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- Square Eyes (Universal - 2013) -
- Yodelice -
Les publicités, moi, je les évite un maximum. Je zappe, je coupe le son, j’éteins la télé, bref, toutes les solutions sont bonnes pour tenter d’échapper à ces flots incessants d’incitation à la consommation. Mais parfois, je les subis malgré moi et parfois, cela a du bon. Un jour je me suis laissée inciter et c’est comme ça que j’ai découvert Yodelice…
Une fois : tiens c’est quoi ?
Deux fois : c’est qui ça déjà, j’aime bien ?!
Trois fois : ah oui Yodelice, il faut absolument que j’écoute son album…
Et voilà. Depuis il y a eu des concerts, des rencontres sympathiques et un deuxième album. Aujourd’hui sort le troisième et pour tout dire ce que j’en ai entendu jusqu’à maintenant me paraît très alléchant.
Et je ne me trompais pas…. Même si Time commence en douceur, il monte vite en pression et avec Fade Away dans la foulée ce disque démarre en double salto arrière. Début fracassant. La pression retombe un peu ensuite, histoire de ne pas imploser en plein vol, et j’avoue qu’à la première écoute je considèrerais presque The Answer et Another Second comme les « chansons inutiles » de l’album.
Par chanson inutile j’entends celles qu’on retient moins, celles qu’on réécoute en se disant « Ah oui, celle-là. Mmm… ». Celles qui généralement, d’ailleurs, ne se retrouvent pas sur scène, comme si leur auteur était conscient de leur importance moindre.
Mais voilà, je ne m’arrête bien sûr jamais à la première écoute… Et découvre alors que The Answer a un petit goût de Muse qui me fait revenir très vite… Et Another Second, finalement, si touchante, déroutante même, cette mélodie souriante et presque enjouée supportant un si tendre cri d’amour.
I Worship You fait partir loin, bien loin, et je réalise alors que cet album est construit comme un voyage.
Un voyage formateur, comme un enfant qui aurait décidé de mettre le nez dans les vieux vinyles de ses parents et y découvrirait ce qu’est le rock ‘n roll.
Un voyage moelleux, croisant des villes endormies où l’on aperçoit les gens à travers leurs fenêtres, les rideaux atténuant les lumières de leur intérieur.
Un voyage agité, traversant des capitales secouées par une vie nocturne trépidante.
Un voyage enrichissant, où les cultures se dévoilent et se mêlent au fil des pays parcourus.
Un voyage visuel, projection d’images psychédéliques sur la toile de mes paupières.
Un voyage qui se termine en douceur, Yodelice s’effaçant à pas de loups dans la chaleur de Familiar Fire…
Je regarde les musiciens s’en aller, leur ferait presque un signe de la main et compte déjà les jours qui me séparent de Square Eyes sur scène…
Mais j’entends aussi déjà les réactions des détracteurs, ceux qui n’oublient pas le parcours de Maxim, ceux qui pensent qu’on peut difficilement se prétendre rockeur quand on a travaillé pour les L5… Diantre, quand bien même ce serait vrai : qu’importe !
La musique est écrite pour toucher, le reste n’est que futilité. Laissez-vous donc emporter…
Son actu : https://www.facebook.com/Yodelice?fref=ts
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- L’Homme Sans Age (Parlophone - 2008) -
- Dick Rivers -
Cet album n’est pas de toute première fraîcheur, mais je le découvre seulement maintenant et l’envie de dire ce que j’en pense est si forte que j’en perdrais le sommeil. Mais si.
Dick Rivers est, comme vous l’aurez sûrement deviné, à mille lieues de mes influences musicales. Un petit pincement au cœur parfois quand j’entends Nice Baie Des Anges, mais seulement parce qu’elle a bercé mon enfance et que je suis une éternelle nostalgique. Sinon il reste pour moi (comme pour beaucoup, malheureusement) l’idole de Didier l’Embrouille et le copié-collé d’un Johnny Cash à la française. Bref, quand je pense Dick Rivers je retiens un sourire moqueur.
Et puis voilà quelques temps j’apprends que Joseph D’Anvers lui a écrit un album. Curieuse et désireuse de connaître mon sujet à fond (voir interview), me voilà donc en train d’acheter du Dick Rivers.
Dès la première écoute je fonds déjà, sans aucun doute c’est du Joseph D’Anvers. Avec la voix de Dick. Bon. Cette voix si particulière aux intonations terriblement marquées. Difficile de chasser de mon esprit Les Chats Sauvages. #souriremoqueur
Mais les chansons défilent et je dois avouer qu’elles font disparaître peu à peu l’image que j’avais du monsieur.
Le talent de Joseph, je le connais. Je ne suis donc pas étonnée de retrouver des chansons taillées comme des diamants, aux textes pointus et aux musiques transcendantes. Ce qui me surprend plus en revanche, c’est que tout ça colle si bien à l’interprète. Joseph agit ici comme un révélateur. Cet album aurait pu être un des siens, pour sûr, mais Dick se l’est bien trop approprié. Sa voix vibrante irradie tout au long de ce disque, sublimant les mots que Joseph lui a offerts, magnifiant les musiques qu’il lui a inventées.
Les larmes (oui, je vous assure) se pressent au bord de mes yeux sur Je Reviens, quand Par Delà Les Plaines me serre le cœur et Attache-Moi me fait voir trente-six chandelles. Ce sont ces trois là que je retiens mais l’album tout entier est exquis, tellement bien servi par son interprète qui semble l’avoir dans la peau.
Le disque se termine (pour la cinquième fois au moins, mode repeat activé) et je tente de revenir à la réalité. Intérieurement je remercie encore et toujours Joseph d’exister et surtout, surtout, Monsieur Dick Rivers de l’avoir trouvé.
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Par Cinnamon Fraise dans Welcome to The Jungle (Billets d'Humeur et autres histoires extraordinaires) le 26 Octobre 2013 à 20:11
Mon meilleur ami, je le connais depuis presque quinze ans. Il est rock ‘n roll, gracile parfois, acide trop souvent, gentil la plupart du temps. Il ressemble à Frédéric Lopez. Il est homo mais aime les gros seins (je crois que c’est en partie pour ça qu’on est amis d’ailleurs…), il aime quand je lui fais à manger. Il aime appuyer là où ça fait mal. Il dessine, divinement bien, il est fort pour ça.
Je lui ai fait peur une fois, en négociant (un peu trop à son goût) le prix au marché noir des places d’un concert complet de Tori Amos. Lui me ridiculise depuis des années en racontant partout l’anecdote relative à notre rencontre, une histoire d’avances avortées par l’annonce de son homosexualité… On rigole bien tous les deux. Enfin, on rigolait bien. Car depuis quelques temps, on rigole moins. L’acidité prend le dessus. L’ennui, aussi, souvent, je le vois bien. Je sais qu’il ne va pas très fort. Lui, il ne me dit rien. Il prend les mauvaises décisions, fait les mauvais choix. Jusqu’ici tout ça ne me concernait que de loin, alors je gardais le sourire et espérais que tout ça s’arrange. Pendant ce temps, son comportement commence à faire fuir les autres. Les amis communs, qui eux sont directement concernés par ses écarts de conduite, et qui en ont soupé de lui faire la leçon et de faire des efforts en vain.
J’ai une meilleure amie, aussi. Elle nous est commune. Elle est précieuse. Comme les autres, mais elle a l’avantage de l’antériorité. N’habitant pas tous dans la même ville, nous n’avons pas la possibilité de nous voir à volonté. Alors on se réjouit des rendez-vous annuels que nous imposent à chacun le passage d’une année à l’autre, rituels qu’on essaie de ne pas manquer.
Pourtant un soir, sous un prétexte fallacieux, monsieur mon ami décide d’abandonner son rituel à elle. Blasée, elle n’en fait pas une montagne. Elle n’est plus surprise. Elle en rigole, même.
Moi, pour la première fois je suis en partie concernée et la colère monte du fond de mes tripes. Ca ne se passera pas comme ça. Pas un culot pareil, pas un tel manque de respect. Echange de sms, irritation, braquage. Rupture.
Depuis ce soir-là, mon cœur est serré. Mon cœur est serré parce que moi, j’ai du mal à faire sans lui. Il me manque un bout d’amitié. Je voudrais tant que tout redevienne comme avant… Mais pour ça, il faudrait qu’il en ait envie. Il faudrait qu’il se détende. Il faudrait qu’il crache ce qu’il a sur le cœur, qu’il vide son sac et appelle au secours. Les amis, les vrais, c’est de l’amour fraternel mais c’est aussi les oreilles qui vont avec. On peut trouver des solutions. On peut motiver, soutenir, empêcher. Mais il faut parler. Il faut dire si on ne veut plus, il faut dire si on veut plus. Ne pas faire semblant. Ne pas avoir l’air de dénigrer les autres, ne pas croire que certains choix de vie empêchent le bon déroulement de l’amitié. Profiter du moment et des gens présents. Ne pas croire que l’herbe sera plus verte à côté, ce n’est jamais vraiment vrai. Assumer ce que l’on est. Tout ça n’empêche pas de rêver, hein.
« Quand je serai grand, je vivrai avec un artiste hype dans un apart atypique en plein cœur d’un quartier bobo »
« Quand je serai grand, mes amies ne seront pas des ménagères de moins de cinquante ans, mères de famille dans un HLM »
« Quand je serai grand, ma vie sera parfaite »
Les rêves nourrissent la vie, et la vraie vie permet les rêves. Il faut juste la comprendre, l’accepter, la digérer et l’apprécier. Et profiter de ce qu’elle nous offre de bon.
Reviens, tu seras toujours mon ami tu sais. Enfin, si tu décides de le rester…
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- LØVE (Columbia - 2013) -
- Julien Doré -
Julien Doré, je l’ai adopté dès les premières secondes où je l’ai vu dans ma télé il y a six ans (déjà).
Julien, c’est un peu un pote de fac.
Julien, c’est un peu celui qui m’a toujours fait marrer dans les soirées.
Julien, c’est un peu celui qui nous scotchait tous en cours d’arts plastique avec son inspiration de dingue.
Il y a un bout de Julien dans tous les potes que j’ai eu depuis le lycée. J’ai l’impression de le connaître par cœur. Alors quand il passe à côté de moi à La Maroquinerie lors du concert de son Arman préféré, c’est dur de ne pas aller lui taper la bise…
Julien Doré, c’est un artiste contemporain. Au sens plastique du terme, je veux dire. Il imagine ses shows comme des performances, ses chansons comme des tableaux, chaque détail a son importance et rien n’est laissé au hasard. Avec comme fil conducteur ce brin de folie capable de tout dévaster. Le génie créatif.
Alors autant vous dire donc que j’attendais ce disque avec impatience.
Mais…
Oui, la vie est un immense champ de ‘mais’. La première écoute de LØVE me laisse… Pantoise. Il manque un truc, là, non ? Je tends l’oreille mais non, rien. Où sont donc Piano Lys, Vitriol, et autre Bleu Canard ? Je ne vois là que des Figures Imposées !! Je ne vais pas vous mentir, la déception se profile à l’horizon. En plus je ne suis pas très fan de Brigitte ni de Micky Green, qui participent à cet opus, alors tout ça ne sent pas très bon…
Allez, on se calme et on digère. Entre deux pétrissages de pâte -oui, je fais mon pain moi-même, il est délicieux en plus mais là n’est pas le propos- je relance l’album une fois, deux fois, trois fois…
Il m’aura bien fallu ça pour commencer à remarquer tout le reste. Viborg, Mon Apache, Corbeau Blanc, Porc Grillé… Il y a donc bien des chefs-d’œuvre sur ce disque ! Je l’imagine déjà les magnifier sur scène. Mon cœur bat la chamade et je relance encore le disque, là c’est juste pour le plaisir, oui, encore !
Chefs-d’œuvre complets, car à la richesse musicale des morceaux viennent s'ajouter des textes magnifiques. Intelligents, poétiques, surréalistes, grinçants : parfaits. En plus de tout le reste il sait aussi écrire, le sagouin…
Et puis les filles… Bien obligée de constater que le choix est judicieux. Leurs voix s’accordent à merveille avec la sienne, on dirait qu’elles ont toujours été là. Diantre ! Qu’il est fort.
Je sors mon pain du four et trouve une étrange connivence entre l’odeur qu’il dégage et ce que mes oreilles écoutent depuis tout à l’heure. Un disque qui porte bien son nom. Il est chaleur, amour, tendresse, nostalgie, avec cette craquante croûte d’humour propre à son interprète. Je souris en l’imaginant porter pattes d’eph et col pelle à tarte dans le clip d’Habemus Papaye. Regards en coin et jolies blacks en coupe afro.
L’anglais revient aussi, après son EP Julien Doré And The Bash il ose enfin en parsemer son LP.
Je regrette toujours les guitares, certes, mais l’amour l’emporte.
Je passe à table le sourire aux lèvres, comme après un bon bain chaud/bougies parfumées. Vous verrez, il vous fera sûrement le même effet.
Suivez son actu : https://twitter.com/jdoreofficiel
https://www.facebook.com/juliendoreofficiel?fref=ts
Achetez LØVE : http://www.juliendoreofficiel.com/
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Il a les mots, ses propres mots
Les mots qui tachent et qui agacent
Il a des mots, ses propres mots
Ceux qui attachent et ceux qui lassent
Il a ces mots, ses propres mots
Les mots qui soignent, les mots qui noient
Il a les mots, ses propres mots
Les mots qui savent dire pour moi
Après tout que sais-je de lui
Après tout que sais-je de moi
Son nom n’est pas celui qu’il dit
Son nom pourtant moi il me va
Il a les mots, ses propres mots
Les mots qui tachent et qui agacent
Il a des mots, ses propres mots
Ceux qui attachent et ceux qui lassent
Il a ces mots, ses propres mots
Les mots qui soignent, les mots qui noient
Il a les mots, ses propres mots
Les mots qui savent dire pour moi
Et dans ses yeux dansent les ombres
Celles qui rendent mon cœur si sombre
Et dans ses yeux chaque seconde
Mon âme pleure, mon âme tombe
J’ai beau courir, j’ai beau le fuir
Il reste toujours devant moi
J’ai beau courir, j’ai beau le fuir
Ses mains se serrent autour de moi
La délivrance reviendra
Quand il aura baissé les bras
Ma délivrance ne viendra
Que quand je saurai dire pour moi
Texte mis en musique par The Water-Closet, en écoute ici.
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- Beauté Pour Tous (At(h)ome – 2013) -
-La Maison Tellier-
Début de week-end, de bon matin j’ouvre ma boite aux lettres et entre deux prospectus y trouve Beauté Pour Tous. Heureux timing, en partance pour une escapade lyonnaise c’est donc La Maison Tellier qui habitera mes oreilles pendant ce voyage.
C’est déjà leur quatrième album et pourtant je ne connais que leur nom, qu’ai-je donc attendu pour me pencher sur leur cas… Alors je ne retarde pas plus longtemps l’échéance et à peine installée dans le train je m’empresse d’ouvrir les portes de leur demeure, impatiente de découvrir ces hôtes inconnus.
La comparaison avec Noir Désir est immédiate et inévitable, même si bien trop réductrice. L’ombre d’un Bashung ou la précision d’un Dominique A se mêlent aussi au travail enivrant des frères baladins. Je me laisse couler lentement au fond de mon siège, ferme les yeux et suis ces saltimbanques venus me prendre par la main.
Les mots claquent, les styles défilent et se mélangent, la richesse des textes se mêle à la beauté de la musique. Je découvre là un groupe atypique, malgré les comparaisons citées précédemment. Cet album se métamorphose alors en boîte à bijoux de laquelle je ne sors que de jolies parures.
Le voyage étourdissant se poursuit au rythme du train, en forme de ‘rail-movie’ pour le coup, et par la fenêtre défilent des tonnes d’images. Des cow-boys descendent de Montmartre, les foulards bariolés d’une fête foraine volent dans le ciel au rythme d’un jazz feutré, enveloppant mon âme comme pour la réchauffer. Je retrouve quelques sonorités envoûtantes d’un Simple Mortel d’Axel Bauer, un parfum d’Orient se profilant à l’horizon. Le voyage continue, s’accélère au fil des titres, pour s’emballer sur La Maison de Nos Pères, j’ai soudain peur du déraillement, les battements de mon cœur s’interrompent sous l’intensité de la secousse. Ma main reste crispée sur l’accoudoir jusqu’à la fin, la toute fin. Cette fin de disque en forme de final, collégiale, qu’on a envie d’applaudir. Je peine à rouvrir les yeux, j’ai oublié d’activer la répétition sur mon lecteur, le silence rugissant fait repartir mon cœur bousculé. Mon doigt tremblant relance la lecture, c’est reparti pour un tour.
Ce disque est vintage, tatoué et flamboyant.
https://www.facebook.com/lamaisontellier?fref=ts
http://www.deezer.com/fr/artist/5996
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- Les Choses En Face / Les Jours Sauvages / Rouge Fer -
-Joseph D’Anvers-
Bien que ces trois albums ne soient pas dans l'actualité, je me devais de débuter cette rubrique par un article à leur sujet… En effet, étant le premier chroniqué avec Dead Boys et bientôt l’objet de la première interview publiée ici, Joseph règne un peu en parrain sur ce blog. Alors c’est avec plaisir que je me replonge dans ses chansons pour essayer de mettre des mots sur ce qu’elles ont provoqué en moi…
Un peu réchauffé, me direz-vous peut-être, mais tellement nécessaire.
Les Choses En Face (Atmosphériques – 2006)
Dès la première écoute on ne se trompe pas, c’est français. Au-delà des paroles, bien sûr, c’est de la french touch dont je parle. De vraies chansons, bien tournées, avec de jolies mélodies. Mais avec un petit je-ne-sais-quoi qui donne envie de creuser… Et là surgit La Vie Est Une Putain, en duo avec Miossec. La jolie chanson française se fait alors un peu brutaliser par des cris de rage. On les imagine refaisant le monde et s’indignant de leur infortune autour d’un verre dans un pub rennais, dans lequel Arno serait venu trainer ses savates.
Le reste de l’album coule doucement, tendrement, et enveloppe comme une couette moelleuse en plein hiver. On voyage tantôt vers chez Amélie Poulain, tantôt vers un cirque de passage ou une ruelle humide de Brooklyn. On se fait quelque peu réveiller tout de même par de sombres grincements de guitare et surtout une batterie captivante, histoire de ne pas oublier d’où il vient. Les Amants font vibrer les tripes, et La Brèche (qui sonne pourtant assez jazzy) vient confirmer définitivement que Joseph sait faire du rock. Mais l’album se terminant, je retiens finalement Paris s’Allume Sous Mes Pas, formidable bijou habillé de cordes étincelantes, oui, je suis une fille.
Un premier album très prometteur, donc. Aucune chanson gratuite, imprécise ou facile. Mon seul bémol tout de même : un petit côté Vincent Delerm, parfois. Léger, hein, mais tellement pas assorti…
Les Jours Sauvages (Atmosphériques – 2008)
Le rock s’affirme franchement sur ce deuxième opus, même si Joseph n’en oublie pas pour autant la ‘chanson française’. Mais la tendance s’inverse, et quand Entre Mes Mains rappelle le Crystal de New Order, Les Anonymes, 1000 fois ou encore L’Amnésie se rangeraient plutôt du côté d’un Sonic Youth assagit. L’ombre de Miossec plane encore par là, bien sûr, et la voix féminine de The Rodeo vient sublimer A Mi-Distance, jolie surprise qui nous emmène à New-York pour quelques minutes délicieusement mélancoliques. Comme un début de road-movie. Mais ce qu’il faudra retenir de cet album, c’est l’indéniable talent d’écriture de Joseph. Les mots sont poétiques ou percutants, toujours précis mais surtout accordés à la musique, ne riez pas c’est assez rare pour être souligné. Sa plume s’aiguise, il sait assurément comment illustrer ces histoires plus ou moins douloureuses enfouies en nous, celles qui ressurgissent à la fin d'une journée maussade, entre chiens et loups.
Rouge Fer (Atmosphériques – 2011)
Ahhh ! Rouge Fer. Je ne sais pas si je vais arriver à mettre beaucoup de mots sur cet album…
Impossible déjà d’en séparer les titres : ce disque est une entité absolue. Les chansons s’imbriquent, se mélangent, se lient pour nous fabriquer un remarquable et touchant coin de paradis. Avec une majestueuse porte d’entrée (Ma Peau Va Te Plaire, rare chanson capable de rivaliser avec La Nuit Je Mens de Bashung), et une envoûtante porte de sortie (Les âmes Solitaires) qui nous laisse dans un état second, toxicomanes errants en quête de la prochaine dose. En préparation dans son ‘bunker’, si je ne m’abuse.
Impossible ensuite d’y trouver des références. Joseph se révèle ici totalement indépendant, unique et passionnant. Chaque chanson compte. Le road-movie grandit, se précise, s’immisce et pénètre. Il emménage ici, sans vergogne, et ne partira sans doute jamais.
Moi, c’est celui là qui m’a laissé des cicatrices…
Au prochain, quand la tempête recommencera, en mille éclats mon cœur volera.
Son actualité : https://www.facebook.com/josephdanversofficiel?ref=ts&fref=ts
Sa musique : http://www.deezer.com/fr/artist/10930
Ses mots : http://www.pocket.fr/site/la_nuit_ne_viendra_jamais_&100&9782266227865.html
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- Arman Méliès & Alex Beaupain - Istres -
- L'Usine -
Après Joseph D’Anvers à Manosque, c’est au tour d’Arman Méliès de se rapprocher de chez moi : le dix octobre, il joue en première partie d’Alex Beaupain à Istres. Même s’il n’est pas la tête d’affiche cette fois-ci, je ne risque pas de le manquer. Le concert de la Maroquinerie m’a laissé un goût de trop peu, il m’en faut encore…
Et à peine levée ce matin-là j’y pense déjà, moi aussi j’habite un pont sur la mer, moi aussi je ne parle qu’aux mouettes et moi aussi je rêve de plus belle... Addict. Heureusement j’ai la chance de pouvoir bosser en musique et je m’injecte alors, avec un sourire béat, une dose massive de cette drogue si parfaite… L’impatience rend insupportable cette journée d’une longueur indécente et j’ai beau essayer de travailler, de penser à autre chose, ses envolées de guitares et sa voix vibrante tournent en boucle dans ma tête, sans répit et sans fin.
Quand le soir arrive, enfin, c’est dans la fraîcheur d’un début d’automne que je prends la route pour L’Usine, salle où a lieu le concert de ce soir. En arrivant je suis surprise de trouver le parking peu rempli, m’inquiétant un instant d’une éventuelle annulation de la représentation mais non, tout va bien, il y a des gens à l’intérieur. Enfin…. Quelques personnes, quoi. Ce soir la grande salle est fermée et c’est sur la petite scène du Club que le concert aura lieu. On doit être une grosse centaine, pas beaucoup plus. Dommage pour les recettes, mais comme je préfère l’intimité des petits concerts je suis plutôt ravie. En plus on peut s’asseoir, ils ont laissé les tables, ambiance café-théâtre. Parfait. Here Are The Young Man est diffusé sur un écran juste au-dessus du bar pendant qu’on patiente, et me ramène inévitablement à Joseph D’Anvers et à son roman La Nuit Ne Viendra Jamais, dit « sombre comme une chanson de Joy Division »… C’est à ce moment précis que la lumière s’éteint, qu’Arman monte sur scène et attaque son premier morceau. Ça y est, je suis dedans, encore plus près qu’à Paris, prête à en prendre plein les yeux et les oreilles. Je le sens fébrile, faire une première partie implique de convaincre un public, parfois réticent. Il en a d’ailleurs fait les frais une fois, à Marseille, avant Julien Doré, présentant à une audience mitigée un Gran Volcano hors-normes, malheureusement pas apprécié à sa juste valeur...
Mais pas d’inquiétude, certains sont là pour lui aussi cette fois, et la chaleur des applaudissements est immédiatement rassurante. Je m’abreuve de ses chansons, reconnais la nouvelle version de Casino découverte à la Maroquinerie, déplore l’absence de ma préférée (Mille fois par jour) et me laisse emporter loin très loin par les solos de guitare. Car Arman est guitariste, avant tout, et c’est là qu’il est le plus à l’aise d’ailleurs. C’est dans ces moments qu’il s’oublie, qu’il devient un autre ou un vrai lui-même, qu’il irradie. Il n’en néglige pas pour autant les sons électroniques qui sont la couleur de son dernier album, et qui font gronder les tripes.
Il n’est pas du gente bavard, Arman, et il enchaîne les morceaux en osant à peine parfois quelques mercis, préférant se réfugier derrière ses cordes vocales et de métal, et trop vite c’est déjà le dernier. Et pas des moindres. Sylvaplana. Magique, incendiaire, envahissant. La scène vole en éclat, le plafond explose, mon cœur se réfugie dans ma gorge et mes bras se paralysent. J’en reste figée, le regardant saluer et s’en aller, suivi de ses musiciens, voilà, c’est la fin. La tension retombe doucement tandis que les lumières se rallument, je reprends mes esprits en me demandant si je reste pour la suite, après tout oui, je suis curieuse. Je connais peu Alex Beaupain mais il me paraît fort aimable, et un concert est toujours l’occasion de se faire une vraie idée d’un artiste. Je n’allais pas être déçue, oh non.
Il entame son premier titre et tout de suite j’ai peur qu’on bascule du côté (obscur) de Bénabar, la variété ultra consensuelle n’est pas vraiment mon truc. Mais non, il reste en deçà de la limite autorisée, et se dirigerait plutôt vers un Julien Clerc -et pour cause, ils ont travaillé ensemble- de la grande époque, titillant mon incurable nostalgie. Je découvre au fil des morceaux une voix incandescente, une émotion variable au gré des chansons, et surtout un show-man incontestable. Chaque transition est marquée par des propos drôles, sympathiques, cinglants juste comme et quand il faut, un jeu constant de je-t’aime-moi-non-plus avec ses musiciens qu’il n’hésite pas à malmener, pour le plus grand plaisir du public qui en rit avec lui. Le Julien Clerc de l’an deux-mille se changeant alors en Fabrice Lucchini. Une question me taraude cependant : est-ce que tout est très bien écrit ou est-il incroyablement doué pour l’improvisation ? C’est impossible à savoir, et c’est là tout le talent du personnage. Car les comparaisons sont bien réductrices, finalement. Alex Beaupain est doué, et unique. Le set de ce soir le prouve, il réussit à mettre au même niveau d’intensité deux morceaux diamétralement opposés, deux reprises, la touchante Je Ne Peux Vivre Sans T’Aimer de Catherine Deneuve et la flamboyante Chacun Fait Ce Qui Lui Plait de Chagrin d’Amour. Un grand écart culturel parfaitement assumé, digéré et sublimé.
Alex Beaupain se balade sur un fil, le fil du rasoir, duquel il tente de ne pas tomber pendant tout le show, dissimulant ses failles derrière un humour sec et noir et des mélodies entraînantes. Mais ces failles ont su se frayer un chemin à travers sa voix, qui parfois se brise sensiblement, dévoilant ainsi l’émotion de l’homme, sans masque et sans fioriture. Essoufflé, presque hagard, il salue en compagnie de ses musiciens avant de quitter la scène et de me laisser là, conquise et déjà en manque d’une prochaine fois. Je crois que maintenant je peux le dire : j’aime Alex Beaupain.
Le voyant apparaître dans la salle quelques instants plus tard, je ne peux m’empêcher d’aller lui faire part de tout ceci, retrouvant sans surprise et avec plaisir l’homme sympathique et drôle qu’il a été sur scène. Après une petite signature sur le billet du concert (la groupie que je suis ne repart jamais sans un souvenir), c’est au tour d’Arman de recevoir mes compliments. Il le savait déjà depuis Marseille et la Maroquinerie, mais ces choses-là se disent et se redisent éternellement. Pas de séance de dédicace avec lui, tout ce que je possède de lui est déjà signé bien sûr, et je les quitte, des étoiles plein le cœur.
De retour chez moi il est bien tard mais je décide quand même de me pencher sur les productions studio d’Alex, histoire de le découvrir un peu plus. Je surfe d’un titre à l’autre, tentant de retrouver l’intensité ressentie ce soir, mais reste un peu perplexe : tout cela est bien lisse, ma foi. Les jolies mélodies sont là, bien sûr, les mots ne se cachent pas et les chansons sont belles, drôles ou même cinglantes, à son image. Mais sans faille : celles que j’ai pu entrevoir à Istres ce soir manquent cruellement. Il entre malgré tout dans mon lecteur mp3 par la grande porte, car j’ai bien envie de l’écouter encore, et il me trouble parfois presque autant qu’Arman ou Joseph. Mais il va devoir pédaler sec pour rattraper le peloton de tête. Tout n’est pas perdu, je remarque soudain la chemise qu’il porte sur la pochette du disque : en jean, bleue, comme Joseph. Vivement le prochain album.
L'actu d'Alex Beaupain : https://www.facebook.com/alexbeaupain?fref=ts
Sa musique : http://www.deezer.com/fr/artist/144246
L'actu d'Arman Méliès : https://www.facebook.com/armanmelies?fref=ts
Sa musique : http://www.deezer.com/fr/artist/55159
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Par Cinnamon Fraise dans Mes Tortures Volontaires (Last Night a DJ Saved My Life) le 13 Octobre 2013 à 01:22
“There’s something inside you
It’s hard to explain”
Kavinsky
- Jewel Box -
La quarantaine approchant à grands pas, il va quand même falloir que je me rende à l’évidence et que j’accepte mon sort : je suis une artiste. Je peins, je décore, je chante, je fabrique, j’écris, bref, je crée. Comme tout artiste qui se respecte je suis lunaire, sensible, entière, à fleur de peau, absente, bordélique, généreuse, préoccupée, parfois irascible, mais gentille le plus souvent possible. Et comme tout artiste qui se respecte j’ai plusieurs vies, et j’enchaîne les coups de foudre, qu’ils soient sonores, visuels ou amicaux.
Cette vie de créatrice est inondée de musique, nourriture incontournable inspirant sans cesse mon cerveau torturé. Alors les artistes qui la fabriquent font forcément partie intégrante de cette vie, se changeant même parfois en muses, que je le veuille ou non.
Il y a d’abord eu l’enfance, marquée par des étés dansants, dans une discothèque de camping improvisée par les propriétaires dans leur propre grange, où se croisaient quelques beaux gosses tout droit sortis du Mia d’IAM et des familles admirant leurs progénitures se trémousser sur les tubes disco. J’y ai découvert Madness, Giorgio Moroder, Scorpions, les premiers slows, et les effets de l’alcool sur des adultes éméchés essayant d’attraper les éclats de lumière projetés sur les murs par la boule à facettes.
Ensuite est venue l’adolescence, le métal, le rejet de ce que l'on estime être ridicule, non, j’écoute pas de chanson française vous rigolez ou quoi. Se casser la voix sur les refrains de Sepultura, se faire des mèches rouges et porter des jeans déchirés comme Kurt Cobain. Avoir besoin de sentir que les autres souffrent avec vous, que cette rage est partagée. Korn est alors arrivé à point nommé. La souffrance et la rage, donc, expulsées dans des râles à vous tordre les tripes. Mes textes de l’époque se sont vus soudainement ponctués de fuck à chaque coin de phrase. La pop anglaise est bien venue adoucir un peu tout ça ensuite, mais la toile musicale de ma vie est restée définitivement rock. And roll.
L’envie de partager m’a naturellement conduite dans les locaux de radios locales, animatrice sur Utopie d’abord et Grenouille ensuite, puis dans l’organisation de concerts pour quelques années d’immersion dans ce milieu qui m’est si cher. De cette époque me restent de formidables souvenirs d’interviews improbables (Serj Tankian sortant de sa douche dans les loges du Dôme, Ben Harper qui me file des backstages pour qu’on parle de Jeff Buckley ensemble après son concert, ou la toute première, Troy Von Balthazar à la volée sur un muret en face de l’Espace Julien). Les démos formidables de Dust ou Tuscaloosa, groupes à la carrière malheureusement éphémère, et la fierté d’avoir co-organisé les seuls concerts hommage à Jeff Buckley en France.
Car un jour Jeff a pointé le bout de son nez, et je pense qu’après ça plus rien n’a été comme avant. Le choc a été si violent que presque vingt ans plus tard je ne m’en remets pas. Un éclat de diamant dans un flight-case, c’est ainsi que je le vois. Et depuis j’ouvre les flight-cases à tour de bras, à la recherche de nouveaux diamants, de cette émotion si particulière que procure le mélange du rock ‘n roll et de la sensibilité à fleur de peau d’un homme torturé à la voix d'ange.
C’est en ouvrant celui de Julien Doré que j’ai découvert Arman Méliès, et que je m’inflige désormais ses tortures volontaires. Il love mes préoccupations de mère de famille dans des draps de soie, il accentue parfois la mélancolie que laissent derrière eux les moments de doute et de faiblesse d’une éternelle fillette qui tente de se débattre dans un monde d’adulte. Alors quand il vient rajouter à tout ça des sons semblables à ceux qui ont bercé mon enfance, puisant dans les années quatre-vingt la juste dose d’influence suffisant à faire vibrer l’éternelle nostalgique que je suis, je suis obligée de lui donner une bonne place au Panthéon de mes idoles, sans doute ex-æquo avec un Eddie Vedder ou un Thom Yorke, et jamais très loin de Jeff.
*
- Dead Boys are back in town -
Et puis suivant Arman de très près, il y a eu Joseph. Il se dit d’Anvers mais vient de Nevers, a écrit pour Bashung et Dick Rivers, aime les road-movies américains, la couleur rouge, préfère la boxe au foot (surtout depuis qu'il a laissé un tendon d'Achille au fond d'une paire de crampons) et les likers. J’ai écouté, aimé, et son troisième album m’a marquée au fer rouge. Comme Arman, il a puisé juste ce qu’il fallait dans les sons électroniques pour révéler toute l’originalité de ses morceaux. Il a été mon compagnon d’infortune lors de mes escapades professionnelles à Paris, a habité mes oreilles dans le métropolitain, et mes yeux (car il écrit, aussi) pendant mes longues soirées d’isolement dans l’antre prêtée par un ami aux abords du quartier de Belleville. Depuis j’essaie même de poser ma voix sur ses mots, timidement, respectueusement, je tente d’incarner la femme qu’il décrit si bien dans Ma peau va te plaire, magnifique chanson initialement destinée à Bashung (Ha !).
Joseph D’Anvers, c’est un front immense et des yeux lumineux, plantés dans la cour du resto de la Maroquinerie après un concert d’Arman Méliès. Un charisme à tout casser, effrayant, m’empêchant d’aller lui dire à quel point je l’admire.
Joseph D'Anvers écrit, aussi, disais-je plus haut. Une histoire sombre de pluie interminable, d'amour torturé et de meurtres sur fond de rock 'n roll.
Joseph D'Anvers raconte, également. Les Dead Boys, héros de nouvelles écrites par Richard Lange. Il a décidé d’en faire un spectacle, atypique, en forme de road-movie musical, dans lequel il donne vie à ces personnages désœuvrés et bruts de décoffrage.
Joseph, c’est aussi un homme de son époque, connecté aux réseaux sociaux, qu’il maîtrise à merveille. Il sait l’impact d’un like, d’un commentaire bien placé, d'un post intimant avec humour l’ordre de partager divers évènements… Il a compris l’importance d’une réponse à un mail timide, dans lequel je tente de dire à distance ce que je n’ai pas osé lui dire de plus près. Alors de mails en commentaires, de like en smiley, la glace s’est brisée, et l’impressionnant artiste a peu à peu fait place au musicien accessible et sympathique, ne faisant qu’augmenter mon envie de le rencontrer et d’échanger quelques mots avec l’homme.
La première des Dead Boys à Paris a failli m’en donner l’occasion, mais un empêchement de dernière minute m’a obligée à attendre encore. La vie reprend donc son cours. Le boulot, l’inspiration, trop d’idées et pas assez de temps… Et la Friche, que j’aperçois de ma fenêtre, lieu atypique par excellence, ancienne manufacture de tabac reconvertie en pôle culturel et artistique, que j’imagine hantée par quelques Dead Boys oubliés. Un jour, peut-être…
En attendant, c’est à Manosque qu’ils ont décidé de poser leurs valises. Ils se rapprochent. Mais si, c’est Facebook qui me l’a dit, ils arrivent le vingt-sept septembre à vingt-deux heures trente. Enfin ! Enfin… S’il reste des places, merde, je l’ai échappé belle, j’ai chopé les deux dernières, il a du succès le bougre ! Après une heure et demie de route (oui, on a raté la sortie, deux nanas qui papotent en bagnole, vous êtes surpris ?!) on approche du but, le Café Provisoire montre timidement le bout de son nez dans la nuit encore bien tiède d’un été qui s’éternise. Il y a un spectacle avant, Jacques Gamblin je crois, on attend que les gens sortent, le cœur battant, l’excitation grondant au fond du bide…
Les portes s’ouvrent enfin et c’est d’un pas robotique que je pénètre dans la salle, aperçois les coussins dispersés sur le sol pour ceux qui se mettront devant, mais je choisis le confort des chaises, un peu plus en retrait. Encore un peu d’attente et la lumière s’éteint, le voilà, boitillant (son tendon d’Achille est encore faible), s’installant dans un silence religieux, et le spectacle commence. Hypnotisée je suis. Les Dead Boys sont là, paumés, rageurs, pénétrants. Ils sont tous différents et pourtant parlent d’une seule et unique voix, celle de Joseph, qui les raconte avec une vérité fascinante. Il leur prête sa musique, leur invente des envolées de guitare, habille ainsi des mots qui lui collent à la peau, comme si c’étaient les siens. Quand il lâche sa guitare, c’est pour donner plus de rythme encore à ces mots, avec ses mains et parfois même ses épaules, comme un boxeur. Comme un ancien boxeur, tiens, c’est vrai qu’il l’a été. S’en est-il rendu compte ? Les mots deviennent ainsi les armes tranchantes d’un combat sans merci entre le conteur et les contés. Je réalise alors à quel point je suis ravie d’être ici, me dis que je me contenterai quand même difficilement de la version alternative, quand, après un silence vide d’applaudissements (le public a attendu la toute fin pour ça. D’abord surprise, j’ai ensuite trouvé que la représentation prenait ainsi une toute autre dimension…) il entame une mélodie que je connais. Je souris en pensant qu’il fait bien de recycler ses propres musiques quand de nouveaux mots arrivent : les siens. Car ce que j’ignorais, c’est que le road-movie, déjà bien captivant, était ponctué de quelques morceaux à lui (dont Ma Peau Va Te Plaire, putain mon cœur s’est arrêté de battre).
Après les fameux applaudissements tardifs marquant la fin, encore sonnée par ce déferlement d’émotions, je rejoins le bar du Café Provisoire afin de reprendre mes esprits. Et après un café-débriefing avec ma co-voyageuse, j’aperçois Joseph pointant le bout de son nez, une béquille à la main. J’hésite un instant, un court instant, non cette fois je ne laisserai pas passer l’occasion. Je l’interpelle timidement, heureusement Facebook a déjà fait les présentations, le contact est plus facile et la conversation démarre toute seule autour du spectacle. J’en profite pour lui faire signer son livre, les deux éditions, j’ai toujours eu un côté groupie, j’avoue et j’assume… Il me dit combien il faudrait voir la version intégrale du spectacle, oui, je sais bien, tu penses, mais la prochaine à Paris est en pleine semaine et je bosse, of course, alors à quand les Dead Boys à Marseille ?
On se dit au revoir, il est attendu et moi aussi, je lui souhaite le meilleur pour la suite, il est tard et j’ai du chemin pour rentrer. On se dit à bientôt, de toute façon Dead Boys n’en est qu’à ses débuts, on se recroisera sûrement quelque part… Il n’oublie pas de me recommander la plus grande prudence sur la route, attentionné en plus, voilà. Joseph.
Joseph, j’avais envie de le prendre par le bras pour l’emmener chez moi finir la discussion autour d’un café, parler de tous ces mots, de tous ces sons, qui se muent en émotions si intenses. Parler de son histoire, de son bagage artistique, de ses influences, tiens, j’ai pas été journaliste moi à une époque ? Déformation professionnelle sans doute…
Joseph, j’avais envie (mais peur !) de lui jouer ma version de sa chanson, de lui présenter mon amoureux avec qui il s’entendrait sûrement à merveille, dans un monde parfait ils se taperaient le bœuf dans mon salon.
Joseph D’Anvers, qui après trois albums et un roman vient de rajouter une corde à son arc et de s’installer définitivement dans le trio de tête de mes favoris, poussant du coude au passage Pearl Jam et Radiohead, déjà bien bousculés par Arman Méliès…
Et comme j’ai de la chance (je suis née un vendredi treize, sans rire), il s’avère que par une étrange coïncidence je serai en vacances le 31 octobre, j’avais oublié, dis. Je ne louperai donc pas les Dead Boys à Paris. Ouf.
Life is so great.
*
- Grand soir -
Mais avant trente et un, il y a dix. Et le dix octobre, Arman Méliès joue en première partie d’Alex Beaupain à Istres. Lui aussi, il se rapproche, et même s’il n’est pas la tête d’affiche cette fois-ci, je ne risque pas de le manquer. Le concert de la Maroquinerie m’a laissé un goût de trop peu, il m’en faut encore…
Et à peine levée ce matin-là j’y pense déjà, moi aussi j’habite un pont sur la mer, moi aussi je ne parle qu’aux mouettes et moi aussi je rêve de plus belle... Addict. Heureusement j’ai la chance de pouvoir bosser en musique et je m’injecte alors, avec un sourire béat, une dose massive de cette drogue si parfaite… L’impatience rend insupportable cette journée d’une longueur indécente et j’ai beau essayer de travailler, de penser à autre chose, ses envolées de guitares et sa voix vibrante tournent en boucle dans ma tête, sans répit et sans fin.
Quand le soir arrive, enfin, c’est dans la fraîcheur d’un début d’automne que je prends la route pour L’Usine, salle où a lieu le concert de ce soir. En arrivant je suis surprise de trouver le parking peu rempli, m’inquiétant un instant d’une éventuelle annulation de la représentation mais non, tout va bien, il y a des gens à l’intérieur. Enfin…. Quelques personnes, quoi. Ce soir la grande salle est fermée et c’est sur la petite scène du Club que le concert aura lieu. On doit être une grosse centaine, pas beaucoup plus. Dommage pour les recettes, mais comme je préfère l’intimité des petits concerts je suis plutôt ravie. En plus on peut s’asseoir, ils ont laissé les tables, ambiance café-théâtre. Parfait. Here Are The Young Man est diffusé sur un écran juste au-dessus du bar pendant qu’on patiente, et me ramène inévitablement à Joseph D’Anvers et à son roman La Nuit Ne Viendra Jamais, dit « sombre comme une chanson de Joy Division »… C’est à ce moment précis que la lumière s’éteint, qu’Arman monte sur scène et attaque son premier morceau. Ça y est, je suis dedans, encore plus près qu’à Paris, prête à en prendre plein les yeux et les oreilles. Je le sens fébrile, faire une première partie implique de convaincre un public, parfois réticent. Il en a d’ailleurs fait les frais une fois, à Marseille, avant Julien Doré, présentant à une audience mitigée un Gran Volcano hors-normes, malheureusement pas apprécié à sa juste valeur...
Mais pas d’inquiétude, certains sont là pour lui aussi cette fois, et la chaleur des applaudissements est immédiatement rassurante. Je m’abreuve de ses chansons, reconnais la nouvelle version de Casino découverte à la Maroquinerie, déplore l’absence de ma préférée (Mille fois par jour) et me laisse emporter loin très loin par les solos de guitare. Car Arman est guitariste, avant tout, et c’est là qu’il est le plus à l’aise d’ailleurs. C’est dans ces moments qu’il s’oublie, qu’il devient un autre ou un vrai lui-même, qu’il irradie. Il n’en néglige pas pour autant les sons électroniques qui sont la couleur de son dernier album, et qui font gronder les tripes.
Il n’est pas du gente bavard, Arman, et il enchaîne les morceaux en osant à peine parfois quelques mercis, préférant se réfugier derrière ses cordes vocales et de métal, et trop vite c’est déjà le dernier. Et pas des moindres. Sylvaplana. Magique, incendiaire, envahissant. La scène vole en éclat, le plafond explose, mon cœur se réfugie dans ma gorge et mes bras se paralysent. J’en reste figée, le regardant saluer et s’en aller, suivi de ses musiciens, voilà, c’est la fin. La tension retombe doucement tandis que les lumières se rallument, je reprends mes esprits en me demandant si je reste pour la suite, après tout oui, je suis curieuse. Je connais peu Alex Beaupain mais il me paraît fort aimable, et un concert est toujours l’occasion de se faire une vraie idée d’un artiste. Je n’allais pas être déçue, oh non.
Il entame son premier titre et tout de suite j’ai peur qu’on bascule du côté (obscur) de Bénabar, la variété ultra consensuelle n’est pas vraiment mon truc. Mais non, il reste en deçà de la limite autorisée, et se dirigerait plutôt vers un Julien Clerc -et pour cause, ils ont travaillé ensemble- de la grande époque, titillant mon incurable nostalgie. Je découvre au fil des morceaux une voix incandescente, une émotion variable au gré des chansons, et surtout un show-man incontestable. Chaque transition est marquée par des propos drôles, sympathiques, cinglants juste comme et quand il faut, un jeu constant de je-t’aime-moi-non-plus avec ses musiciens qu’il n’hésite pas à malmener, pour le plus grand plaisir du public qui en rit avec lui. Le Julien Clerc de l’an deux-mille se changeant alors en Fabrice Lucchini. Une question me taraude cependant : est-ce que tout est très bien écrit ou est-il incroyablement doué pour l’improvisation ? C’est impossible à savoir, et c’est là tout le talent du personnage. Car les comparaisons sont bien réductrices, finalement. Alex Beaupain est doué, et unique. Le set de ce soir le prouve, il réussit à mettre au même niveau d’intensité deux morceaux diamétralement opposés, deux reprises, la touchante Je Ne Peux Vivre Sans T’Aimer de Catherine Deneuve et la flamboyante Chacun Fait Ce Qui Lui Plait de Chagrin d’Amour. Un grand écart culturel parfaitement assumé, digéré et sublimé.
Alex Beaupain se balade sur un fil, le fil du rasoir, duquel il tente de ne pas tomber pendant tout le show, dissimulant ses failles derrière un humour sec et noir et des mélodies entraînantes. Mais ces failles ont su se frayer un chemin à travers sa voix, qui parfois se brise sensiblement, dévoilant ainsi l’émotion de l’homme, sans masque et sans fioriture. Essoufflé, presque hagard, il salue en compagnie de ses musiciens avant de quitter la scène et de me laisser là, conquise et déjà en manque d’une prochaine fois. Je crois que maintenant je peux le dire : j’aime Alex Beaupain.
Le voyant apparaître dans la salle quelques instants plus tard, je ne peux m’empêcher d’aller lui faire part de tout ceci, retrouvant sans surprise et avec plaisir l’homme sympathique et drôle qu’il a été sur scène. Après une petite signature sur le billet du concert (la groupie que je suis ne repart jamais sans un souvenir), c’est au tour d’Arman de recevoir mes compliments. Il le savait déjà depuis Marseille et la Maroquinerie, mais ces choses-là se disent et se redisent éternellement. Pas de séance de dédicace avec lui, tout ce que je possède de lui est déjà signé bien sûr, et je les quitte, des étoiles plein le cœur.
De retour chez moi il est bien tard mais je décide quand même de me pencher sur les productions studio d’Alex, histoire de le découvrir un peu plus. Je surfe d’un titre à l’autre, tentant de retrouver l’intensité ressentie ce soir, mais reste un peu perplexe : tout cela est bien lisse, ma foi. Les jolies mélodies sont là, bien sûr, les mots ne se cachent pas et les chansons sont belles, drôles ou même cinglantes, à son image. Mais sans faille : celles que j’ai pu entrevoir à Istres ce soir manquent cruellement. Il entre malgré tout dans mon lecteur mp3 par la grande porte, car j’ai bien envie de l’écouter encore, et il me trouble parfois presque autant qu’Arman ou Joseph. Mais il va devoir pédaler sec pour rattraper le peloton de tête. Tout n’est pas perdu, je remarque soudain la chemise qu’il porte sur la pochette du disque : en jean, bleue, comme Joseph. Vivement le prochain album.
*
-Dead Boys In Paris (Tonight’s The Night) -
Un mois après Manosque, les Dead Boys sont de retour. Dans la capitale pour la deuxième fois. Ils ne viennent à Paris que pour célébrer quelque chose, on dirait, d’abord la fête de la musique et maintenant Halloween. Bande de fêtards… Joseph les prépare depuis quelques jours, se prépare surtout, ce soir il range la béquille au placard et tente le lâcher prise sur deux jambes. Il a confiance en son tendon.
La veille il me lâche quelques infos, m’explique un peu comment tout cela s’est monté, le choix des textes et de ses morceaux, me rend impatiente de découvrir la représentation avec un autre regard. Il me dit aussi que plein de gens doivent venir, du genre qui pourraient influencer la montée en puissance du spectacle… Il ne me dit pas qu’il a le trac, mais à sa place je n’en mènerais pas large.
En cette soirée particulière, dans une ville qui ne dort jamais et veille de férié oblige, les rues sont inondées de gens et je croise des spécimens aux déguisements parfois plus qu’approximatifs. Maquillages d’amateurs et perruques usées d’avoir trop traîné dans ce genre de soirées… Je laisse les zombies et autres vampires s’amuser entre eux et pénètre dans le quartier de l’Horloge pour rejoindre le Passage Molière. Direction la Maison de la Poésie. Le lieu est atypique, délicieux, feutré. L’âme de Molière vient chuchoter à l’oreille de quiconque entre à l’intérieur. Les vieux canapés en cuir côtoient les chaises Louis XV pour accueillir le public pressé d’entrer.
20h00. Les portes s’ouvrent sur le décor que je découvre enfin en vrai, la salle de Manosque étant trop petite la mise en scène en avait été réduite. Je ne connaissais la toile de fond du spectacle qu’en photos. Dépaysement. On est loin de Molière… On se rapproche des US. Du béton. La scène est encerclée de grands panneaux de papier froissé, miroirs des vies abîmées que portent en eux les Dead Boys. Joseph entre. Fébrile, il attrape sa guitare et commence l’histoire. Sur ses deux jambes, cette fois, et ça change pas mal de choses. Il ne combat plus le récit. Il le porte. Il porte chaque personnage à bout de bras, les faisant renaître à la vie, leur insufflant l’énergie nécessaire pour continuer de lutter avec leur destin. Ils crient à travers sa guitare. Il les raconte avec ses cordes. Ce soir particulièrement les chansons sont intenses, liées plus profondément encore aux mots de Richard Lange. Joseph donne l’impression que les Dead Boys ne le quitteront jamais, forcés de vivre en lui pour toujours. Mais s’ils étaient en lui depuis toujours ?
La cohésion entre les textes et les chansons n’efface pas pour autant sa fébrilité. Joseph porte ce spectacle comme il porte les personnages, à bout de bras, et nous l’offre avec une sincérité et une générosité émouvantes. Le rockeur a beau prendre souvent le dessus ce soir, l’émotion est palpable et l’envie de bien faire transpire, il y a mis tout son cœur… Le public absorbe cette émotion et cette générosité sans ciller, le spectacle se termine et les applaudissements pleuvent. Il remercie timidement, n’oublie pas le staff son et lumière, si importants bien sûr, et nous quitte. Pour revenir dire un dernier au revoir, sous la pression des spectateurs qui ne cessent d’applaudir.
Fin de l’histoire. Ce soir les Dead Boys ont fêté Halloween à leur manière, en se livrant corps et âme au public parisien.
Ma parenthèse D’Anvers se referme sur cette soirée, quelques mots pour le féliciter, se dire au revoir et espérer que les Dead Boys viendront visiter d’autres villes, plein, longtemps…
*
-En Nous La Vie-
Pendant mon escapade parisienne, j’apprends qu’Arman Méliès et La Maison Tellier font affiche commune sur Annecy, et qu’ils m’offrent un peu de leur temps pour une interview… Me voilà donc partie pour un week-end savoyard !
J’arrive à la salle en début d’après midi et découvre un lieu atypique, le Brise Glace. Véritable plaque tournante des musiques actuelles, cet endroit chaleureux (malgré le climat régional !), mené par une équipe impliquée et fort sympathique, propose moultes activités à un public de tout âge. Des locaux de répétitions aux concerts, des formations aux partenariats avec les réseaux culturels, bref, un lieu qui compte. Leur dernière idée, brillante : proposer à La Maison Tellier de jouer devant des enfants ! L’après midi du groupe est donc chargé, m’obligeant à attendre avant de leur poser mes questions… Je m’installe alors bien sagement dans un coin de la salle, et assiste avec délectation aux balances d’Arman…
Après les deux interviews il est rapidement l’heure du concert et je trépigne d’impatience devant la salle, ignorant le froid polaire de ce début de soirée savoyarde. Le public, tout aussi pressé, s’agglutine devant l’entrée et les portes s’ouvrent enfin. C’est La Maison Tellier qui commence et je ne les ai encore jamais vus en live. Beauté Pour Tous m’a déjà mis une sacrée claque, alors autant dire que je les attends au tournant… Dès leur arrivée sur scène, le ton est donné : simplicité et générosité. Les gaillards s’offrent entièrement à travers leur musique, nous livrent leurs chansons avec humour, amour, passion, et je retrouve avec bonheur toute l’authenticité de leurs disques. En vrai, en live, devant moi. Je fonds. J’ai envie que ça dure toujours, j’ai envie d’aller y habiter, moi, dans ce bordel normand. En plus il y a une fête foraine dans leur jardin, un vrai paradis… C’est ça l’effet LMT. Des musiciens tous différents mais en osmose complète, chacun apportant sa pierre à l’édifice, magnifiant cette musique déjà si riche. Helmut, le chanteur, s’abandonne au service des mots, ses propres mots, qu’il nous sert avec une intensité rare. Porté par les autres musiciens, qui, chacun à sa manière, subliment le spectacle. La délicatesse feutrée du trompettiste, la discrétion de l’indispensable contrebassiste, l’implication acharnée du guitariste, la folie du batteur… Tiens, parlons-en du batteur. Survolté. Torturé. Il emmène le public dans sa transe, meneur enragé, dévoilant ses tripes à coup de hurlements tonitruants, offrant plus de profondeur encore à ce spectacle envoûtant. Je me demande ce qui l’attend à la sortie, la civière ou la camisole…
Encore éberluée par la puissance de ce show, je reconnais soudain le début de ma chanson préférée, La Maison De Nos Pères. J’en souris de bonheur et m’abandonne, les yeux fermés, à la joie d’être là. Au premier rang, accrochée à la barrière, je vis ce que je pense être à ce moment-là l’apothéose du concert, mais je me trompais. A ma grande surprise c’est Petit Lapin qui m’emmène loin, très loin, au bord des larmes même je vous assure… Epatée, transportée, je les regarde s’en aller sur Mauvais Coton, un final tel je l’imaginais sur le disque, chaleureux et captivant. Bonne route, les gars, revenez vite…
La salle se rallume sur un public ravi (bien que frustré de ne pas avoir eu de rappel), moi je vais m’assoir un moment pour attendre la suite et me remettre de mes émotions. Je ne tarde pas à aller retrouver ma place devant, car voilà Arman qui pointe un minois timide et discret, branche sa guitare et entame une mélopée planante et torturée. Ses musiciens le rejoignent et la boîte à bijoux s’ouvre enfin, livrant au public les joyaux dont il a le secret. Plus près de la scène que jamais, j’ai tout le loisir d’observer la manière dont ils abordent ce concert. Etrange d’avoir assisté aux balances et de voir ensuite le résultat en public… Je retrouve avec amusement l’application presque scolaire de Pacôme, le clavier, sur des back vocals parfaites qui habillent à merveille l’univers d’Arman. Tout est là, la froideur des sons électroniques enveloppés dans les bras tortueux de sa guitare, le grondement perpétuel qui vient prendre les tripes à chaque morceau, la chaleur et la tendresse de sa voix si touchante parfois… Il se donne, s’oublie, offre au public cette musique si prenante, si précise, si ensorcelante. Précise, oui, car Arman est un orfèvre de la mélodie. Ses morceaux sont ciselés, ficelés, taillés comme des pierres précieuses. Il nous rend à travers eux, au centuple, son amour pour la musique. Et moi, en face, je suis envahie d’émotions, plus fortes les unes que les autres. Le point culminant bien sûr est Sylvaplana, deuxième fois de la soirée que je me retrouve au bord des larmes. Je ne sais pas si je vais tenir le choc longtemps. Toujours cette impression, troublante et fascinante, que le plafond va exploser et nous envoyer dans une autre galaxie…
Arman nous laisse dans cet état et s’éclipse sous les applaudissements incessants, pour mieux revenir nous donner encore un peu de lui. Il en plaisante, cette histoire de rappel faussement imprévu le fait sourire, on sait tous comment ça marche… La fin du concert est délicate, moelleuse, comme pour mieux nous faire aborder la nuit qui va suivre. Mon cœur s’emballe sur les dernières notes, comment vous dire à quel point je n’ai pas envie que cette soirée se termine… Je rejoins malgré tout la sortie et retrouve mon hôtel, des étoiles plein les oreilles.
Ce soir mon cœur a tremblé, mes yeux ont pétillé, le Brise-Glace a fondu. La chaleur du foyer Tellier et du trio Méliès a repoussé un peu l’hiver précoce, me faisant espérer que vite, très vite, je les retrouverai à nouveau au coin du feu.
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La vie parfois peut être sale
Je ne veux pas que tu sois mal
Toi qui ne sait pas aller bien
Mais pourquoi diable es-tu si loin
Si proche parfois partout souvent
Tu tires et touches en plein dedans
Pour voir toutes nos belles merveilles
Brisées par nos si longs sommeils
Quand viendra le temps des adieux
Tu me diras ce que tu veux
Je ne pleure pas, tu vois, jamais
Pourtant après je souffrirai
Et dans la peur de te faire mal
Je ne dis rien, rien d'anormal
Tout au fond de tes si beaux yeux
Pour qu'on soit heureux, juste un peu
Et là quand je ne serai plus
Devant, derrière, partout ailleurs
Toi même tu n'enfermeras plus
Ce monde troublé dans ton coeur
Mais dis moi tout et dis moi où
Comment fait-on là-bas au bout
Tu vois bien c'est moi qui m'en vais
Je vois bien que tu le savais
Pourtant je meurs à petit feu
Oui mais demain ça ira mieux
Sans ces divins éclats de verre
Qui font seulement vibrer mes nerfs
Donne moi donc un peu de toi
Que je l'emporte vers chez moi
Referme ma plaie à jamais
Avant que le sang n'ai coulé
Surtout ne me fais jamais mal
Avant je trouvais ça normal
Tant de plaies, ces blessures immondes
Ignobles, au fond de moi qui grondent
Et là quand je ne serai plus
Devant, derrière, partout ailleurs
Toi même tu n'enfermeras plus
Ce monde troublant dans ton coeur
Et si je dis la vie est belle
C'est que tu me donne des ailes
Des ailes si lourdes elles sont de plombs
Et m'entraîneront vers le fond
Le fond du gouffre, le fond de rien
Où tu ne seras jamais mien
Ma rage les a arrachées
Ces ailes, j'ai encore quelques plaies
Faisons l'amour si tu veux bien
Que je découvre tes coups de reins
Ta bouche si douce et sucrée
Traverse encore mes pensées
Ta langue dans le creux de mon dos
Et tes mains sur mon ventre chaud
Couvre de haut en bas encore
Mon corps il fait si froid dehors
2 commentaires -
- Joseph D'Anvers - Manosque -
- Café Provisoire -
Joseph se dit d’Anvers, mais vient de Nevers. Il a écrit pour Bashung et Dick Rivers, aime les road-movies américains, la couleur rouge, préfère la boxe au foot (surtout depuis qu'il a laissé un tendon d'Achille au fond d'une paire de crampons) et les likers. J’ai écouté, aimé, et son troisième album m’a marquée au fer rouge. Comme Arman Méliès, il a puisé juste ce qu’il fallait dans les sons électroniques pour révéler toute l’originalité de ses morceaux. Il a été mon compagnon d’infortune lors de mes escapades professionnelles à Paris, a habité mes oreilles dans le métropolitain, et mes yeux (car il écrit, aussi) pendant mes longues soirées d’isolement dans l’antre prêtée par un ami aux abords du quartier de Belleville. Depuis j’essaie même de poser ma voix sur ses mots, timidement, respectueusement, je tente d’incarner la femme qu’il décrit si bien dans Ma peau va te plaire, magnifique chanson initialement destinée à Bashung (Ha !).
Joseph d’Anvers, c’est un front immense et des yeux lumineux, plantés dans la cour du resto de la Maroquinerie après un concert d’Arman Méliès. Un charisme à tout casser, effrayant, m’empêchant d’aller lui dire à quel point je l’admire.
Joseph d'Anvers écrit, aussi, disais-je plus haut. Une histoire sombre de pluie interminable, d'amour torturé et de meurtres sur fond de rock 'n roll.
Joseph d'Anvers raconte, également. Les Dead Boys, héros de nouvelles écrites par Richard Lange. Il a décidé d’en faire un spectacle, atypique, en forme de road-movie musical, dans lequel il donne vie à ces personnages désœuvrés et bruts de décoffrage.
Joseph, c’est aussi un homme de son époque, connecté aux réseaux sociaux, qu’il maîtrise à merveille. Il sait l’impact d’un like, d’un commentaire bien placé, d'un post intimant avec humour l’ordre de partager divers évènements… Il a compris l’importance d’une réponse à un mail timide, dans lequel je tente de dire à distance ce que je n’ai pas osé lui dire de plus près. Alors de mails en commentaires, de like en smiley, la glace s’est brisée, et l’impressionnant artiste a peu à peu fait place au musicien accessible et sympathique, ne faisant qu’augmenter mon envie de le rencontrer et d’échanger quelques mots avec l’homme.
La première des Dead Boys à Paris a failli m’en donner l’occasion, mais un empêchement de dernière minute m’a obligée à attendre encore. La vie reprend donc son cours. Le boulot, l’inspiration, trop d’idées et pas assez de temps… Et la Friche, que j’aperçois de ma fenêtre, lieu atypique par excellence, ancienne manufacture de tabac reconvertie en pôle culturel et artistique, que j’imagine hantée par quelques Dead Boys oubliés. Un jour, peut-être…
En attendant, c’est à Manosque qu’ils ont décidé de poser leurs valises. Ils se rapprochent. Mais si, c’est Facebook qui me l’a dit, ils arrivent le vingt-sept septembre à vingt-deux heures trente. Enfin ! Enfin… S’il reste des places, merde, je l’ai échappé belle, j’ai chopé les deux dernières, il a du succès le bougre ! Après une heure et demie de route (oui, on a raté la sortie, deux nanas qui papotent en bagnole, vous êtes surpris ?!) on approche du but, le Café Provisoire montre timidement le bout de son nez dans la nuit encore bien tiède d’un été qui s’éternise. Il y a un spectacle avant, Jacques Gamblin je crois, on attend que les gens sortent, le cœur battant, l’excitation grondant au fond du bide…
Les portes s’ouvrent enfin et c’est d’un pas robotique que je pénètre dans la salle, aperçois les coussins dispersés sur le sol pour ceux qui se mettront devant, mais je choisis le confort des chaises, un peu plus en retrait. Encore un peu d’attente et la lumière s’éteint, le voilà, boitillant (son tendon d’Achille est encore faible), s’installant dans un silence religieux, et le spectacle commence. Hypnotisée je suis. Les Dead Boys sont là, paumés, rageurs, pénétrants. Ils sont tous différents et pourtant parlent d’une seule et unique voix, celle de Joseph, qui les raconte avec une vérité fascinante. Il leur prête sa musique, leur invente des envolées de guitare, habille ainsi des mots qui lui collent à la peau, comme si c’étaient les siens. Quand il lâche sa guitare, c’est pour donner plus de rythme encore à ces mots, avec ses mains et parfois même ses épaules, comme un boxeur. Comme un ancien boxeur, tiens, c’est vrai qu’il l’a été. S’en est-il rendu compte ? Les mots deviennent ainsi les armes tranchantes d’un combat sans merci entre le conteur et les contés. Je réalise alors à quel point je suis ravie d’être ici, me dis que je me contenterai quand même difficilement de la version alternative, quand, après un silence vide d’applaudissements (le public a attendu la toute fin pour ça. D’abord surprise, j’ai ensuite trouvé que la représentation prenait ainsi une toute autre dimension…) il entame une mélodie que je connais. Je souris en pensant qu’il fait bien de recycler ses propres musiques quand de nouveaux mots arrivent : les siens. Car ce que j’ignorais, c’est que le road-movie, déjà bien captivant, était ponctué de quelques morceaux à lui (dont Ma Peau Va Te Plaire, putain mon cœur s’est arrêté de battre).
Après les fameux applaudissements tardifs marquant la fin, encore sonnée par ce déferlement d’émotions, je rejoins le bar du Café Provisoire afin de reprendre mes esprits. Et après un café-débriefing avec ma co-voyageuse, j’aperçois Joseph pointant le bout de son nez, une béquille à la main. J’hésite un instant, un court instant, non cette fois je ne laisserai pas passer l’occasion. Je l’interpelle timidement, heureusement Facebook a déjà fait les présentations, le contact est plus facile et la conversation démarre toute seule autour du spectacle. J’en profite pour lui faire signer son livre, les deux éditions, j’ai toujours eu un côté groupie, j’avoue et j’assume… Il me dit combien il faudrait voir la version intégrale du spectacle, oui, je sais bien, tu penses, mais la prochaine à Paris est en pleine semaine et je bosse, of course, alors à quand les Dead Boys à Marseille ?
On se dit au revoir, il est attendu et moi aussi, je lui souhaite le meilleur pour la suite, il est tard et j’ai du chemin pour rentrer. On se dit à bientôt, de toute façon Dead Boys n’en est qu’à ses débuts, on se recroisera sûrement quelque part… Il n’oublie pas de me recommander la plus grande prudence sur la route, attentionné en plus, voilà. Joseph.
Joseph, j’avais envie de le prendre par le bras pour l’emmener chez moi finir la discussion autour d’un café, parler de tous ces mots, de tous ces sons, qui se muent en émotions si intenses. Parler de son histoire, de son bagage artistique, de ses influences, tiens, j’ai pas été journaliste moi à une époque ? Déformation professionnelle sans doute…
Joseph, j’avais envie (mais peur !) de lui jouer ma version de sa chanson, de lui présenter mon amoureux avec qui il s’entendrait sûrement à merveille, dans un monde parfait ils se taperaient le bœuf dans mon salon.
Joseph d’Anvers, qui après trois albums et un roman vient de rajouter une corde à son arc et de s’installer définitivement dans le trio de tête de mes favoris, poussant du coude au passage Pearl Jam et Radiohead, déjà bien bousculés par Arman Méliès…
Et comme j’ai de la chance (je suis née un vendredi treize, sans rire), il s’avère que par une étrange coïncidence je serai en vacances le 31 octobre, j’avais oublié, dis. Je ne louperai donc pas les Dead Boys à Paris. Ouf.
Life is so great.
Son actualité : https://www.facebook.com/josephdanversofficiel?ref=ts&fref=ts
Sa musique : http://www.deezer.com/fr/artist/10930
Ses mots : http://www.pocket.fr/site/la_nuit_ne_viendra_jamais_&100&9782266227865.html
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Dans mes prés gorgés de rosée
L’amère odeur me digérait
Là sous le saule je te pleure
Je me noie, je t'enterrerai
Trois fois par jour de l’autre côté
Rien ne vengera plus ce visage las
Rien n’est moins paisible à présent tu vois
Rien ne brisera jamais la nonchalance des vaches
Ton lointain regard anthracite
Vibre tant que tu m’habite
Tu m’irradies toi mon bel
Le plus inconnu des amants
Ton front dans les étoiles, si grand
Rien ne vengera plus ce visage las
Rien n’est moins paisible à présent tu vois
Rien ne brisera jamais la nonchalance des vaches
La bouche carmine, le teint cendré
Comme ton ombre je me glissais
D'ici, à défaut d'ailleurs,
Là sous le saule je t’ai pleuré
Et dedans toi je m'immisçais
Rien ne vengera plus ce visage las
Rien n’est moins paisible à présent tu vois
Rien ne brisera jamais la nonchalance des vaches
Sous la flambée nuptiale je te lasse
Dans l'immensité des sons qui agacent
Plantée là sans vérité
Trois fois pas jour je te lis
Tente en vain de fuir ma vie
Rien ne vengera plus ce visage las
Rien n’est moins paisible à présent tu vois
Rien ne brisera jamais la nonchalance des vaches
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Dead weight on your vomit slippy floor
Can’t help yourself from drink like a fish
Wicked blod-red wine makes you dead drunk
I hope that you’ll choke in your vomit
(I hope that you’ll choke in your vomit)
You, such a dawdler, feeble-minded
You and me what a slushy story
You bastard make me ache so much
Why don’t you just, just kiss me
(I hope that you’ll choke in your vomit)
I’ve been waiting for you all night long
Highly sexed and excited body
And you just drunk no fuck just just drunk
You should have come with me yes you should
You should have done me yes you should
You should have come with me yes you should
You should have fucked me yes you should
You should have come with me yes you should
You should have done me yes you should…
Coz you’re dead now
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This girl has a wonderful dress
She's walking around the side-car
She's waiting for the giant heart
Then she will be the princess
She dreams about horses and flies
She wants to be loved by a wolf
Big, big giant wolf as she said
With red diamonds in his eyes
She loves milk full of chocolate
She wants to live in a flower
She drinks only strawberry juice
That's why her lips are so red
She looks at her shoes she likes it
But she wants to see them glowing
She is a princess, as you know
She will be the queen of the world
Dancing and singing, she's happy
She kisses all the white buterflies
She takes the candle in her hand
Burning her finger by the way
She loves milk full of chocolate
She wants to live in a flower
She drinks only strawberry juice
Thats' why her lips are so red
He's looking at her from behind
She goes on dancing and singing
He loves to see her happier
Happier everyday more
He's sending flowers and kisses
She can't see the door, she's flying
Her bed is waiting for her dreams
He's preparing the only night
She loves milk full of chocolate
She wants to live in a flower
She drinks only strawberry juice
Thats' why her lips are so red
She smells very good he's thinking
He loves to kiss her pretty hand
Licking the finger she has burnt
And she feels better again
Her belly button is so cute
She is like a real baby doll
He's keeping her smile in his hand
And blows in her hair she likes it
She loves milk full of chocolate
She wants to live in a flower
She drinks only strawberry juice
Thats' why her lips are so red
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The mud on your face
The blood on your hands
What could I say ?
You suck, bastard
Take your time
No freedom at all
No open mind
You blind man
These shadows on the wall
This blood won’t leave
Your head will fall
So you’ll be dead
You know you can’t
After all these conversations
You know you shouldn’t
Open your eyes
Just a minute
Look at your hands
Think about it
What have you done
These shadows on the wall
This blood won’t leave
Your head will fall
So you’ll be dead
Everything you do
Is just nothing
Coz you are nothing
Back off !
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So far away to fly
Somes ay I am back
Somes ay I am gone
And crazy now
If you want to meet me
If you want to go
You got to hold on tight
Yes you really got
Cause you are
My devil inside
Yes you are
My space woman
Yeah
Cause you are
My sweet satisfaction
Yes you are
My magic lady
Yeah
Oh babe I am crazy
Oh babe I am inlove
Don’t leave me all alone
So alone
Don’t you know it’s true
Yes I’m on fire
Don’t you know it’s true
Yes I’m alive
Cause you are
My devil inside
Yes you are
My space woman
Yeah
Cause you are
My sweet satisfaction
Yes you are
My magic lady
Yeah
But when you want desire
When you are on fire
I am satisfied
When I can have it
No one else can here
What you think about me
Don’t stay all alone
No one’ll take you there
Cause you are
My devil inside
Yes you are
My space woman
Yeah
Cause you are
My sweet satisfaction
Yes you are
My magic lady
Yeah
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Pretend you’re here
Always alone
Pretend you’re here
Never with me
Pretend you’re here
Always outthere
Pretend you’re here
Don’t know why
Pretend you’re here
Just fake, fake, fake
So stop pretending
Now just forget it
Say the truth
Stay here or go
But stop pretending
Stop fooling me
Stop, stop, stop, stop
I tell you
Pretend you love me
Never kiss me
Pretend you love me
Don’t care about it
Pretend you love me
With anotherone
Pretend you love me
You don’t see me
Pretend you love me
Just fake, fake, fake
So stop pretending
Now just forget it
Say the truth
Stay here or go
But stop pretending
Stop fooling me
Stop, stop, stop, stop
I tell you
Pretend you’die
Don’t think so
Pretend you’die
Don’t want to know
Pretend you’die
Leave me alone
Pretend you’die
Don’t know why
Pretend you’re dead
But it’s too late
So stop pretending
Now just forget it
Say the truth
Stay here or go
But stop pretending
Stop fooling me
Stop, stop, stop, stop
I tell you
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I said I was dead
But I could have lied
I don’t know
My mind, sometimes
Is like a butterfly
Don’t know what I want
Don’t know what I need
Don’t know who I am
Don’t feel nothing anymore
Maybe I am nothing
I am nothing
I must be nothing
Nothing but a freak
I am nothing
Just can kneel
Just can cry
Just can pray
Just can’t live
Just can die
No more hurts
No more tears
Try to believe
Try to hold on
But can’t see my face in the mirror
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I just can't believe I see you
Just in front of me, you're so here
I touch your hair just to be sure
I really can hear your stony voice
With your own guitar I can tell
My troubadour plays everyday
Everyday a new song for me
And it brings a big shinny smile on my face
Meet me in the room that you know
The white one with the red light on
One hundred candles are waiting
Waiting for your eyes to shine
Want to put my finger on your skin
Lick your milky whity teeth
My tongue is now on your red lips
And I want to drink you all full
Glitter eyes invading your face
So the same color as your coat
No one knows what you wear under
But I'll soon see it when you fall asleep
Meet me in the room that you know
The white one with the red light on
One hundred candles are waiting
Waiting for your eyes to shine
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All around me
Everything smells
It's not a crime,
What a pity
Blowing my words
Your hand on my shoulder
My feets in your shoes
Too big, and too dirty you know
My head on the wall
My fingers bleeding
Because of you, you know
And my teeth fall down
I have a pretty song in my head
It reminds me of you
Every word is for you
Each note is for us
But babies are flying in a real world
And the shadow of my hand is dead
Your voice has left,
I can't survive
My troubador died
Can't feel my legs
My troubador died
Can't feel my heart anymore
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Far from love you are
Lost and alone
The frightenning wind in the trees
Why can’t you talk ?
Were you like that before ?
And will you find the way to love…
Cry scream but
Nobody can hear you
Like a lightenning in the sky
Her face came to you
(Nobody can hear you)
She broke the silence
She took your fear away
But the sun didn’t come back
And the sky stayed black
Far from love you were
She stopped your tears but
You must run
(Cry, scream, but)
Away, away
(Nobody can hear you)
Don’t stay around
(Run, run)
Don’t look at her
(Run, run)
She can take her time
She just walk behind you
(Don’t look at her)
Her white eyes
And her cold mouth
All this blood on her heart
Are still following you
(Run, run, run,run…)
All your life
(Run !)
She didn’t kill you
(But your eyes)
She was a well of desire
And death
She stole your freedom
Her beauty was stronger
Than your will
Come back to reality
The metal waves of her love
Became a part of you
Made you suffer
Killed your heart
It’s never over…
Blind man on the seashore
Why can’t you cry ?
Why don’t you try to live…
You weren’t like that before
It’s never over…
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This noise inside my head
Want to break these chains
Want to get out of here
To run, to hide
This memory is killing me
Destroying my mind
Just fucking close my eyes, my ears
Don’t think about it
About this memory which sucks
Which is killing me
Now I’m dirty you know
Don’t feel the same
I had to kill them
I had to escape
Don’t know why
You see, I had to do it
Maybe paranoid
Maybe paranoid or madness
Only lies, nobody cares
Don’t want to stay here
In my cage with this blood on me
Paranoid all around
Emptiness in my brain
All this blood on me
Nightmares and suffering
Just want to escape
Fucking go away to hide
Hide from this fucking world
Now I’m dirty you know
Don’t feel the same
I had to kill them
I had to escape
Don’t know why
You see, I had to do it
Maybe paranoid
Maybe paranoid or madness
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I can’t live without
The sound in my head
I can’t live without
The sound in my head
Tell me what you do
Tomorrow we’ll go away
We’ll just leave, go far away
Tell me what you do
I’m dead, are they
I’m dead, are you
I’m just disappearing, hold my hand
I’m just disappearing, are you dead
Come on, back to me
Just want to live without my face
Just want to go, to forget this pain
Will you be there
Don’t want if i must go
Have i ever dreamt
Can i sleep
Can i die
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Moi j'aime tourner tes cheveux
Au creux de mes mains, ça c'est mieux
Pourquoi me dis-tu de pleurer
Je ne suis pas celle que tu crois
Au fond de mon trou je t'attends
Et si tu viens là, tu verras
Mes doigts délicats enlacer
Ce que tu détiens de plus cher
A moi, à toi, pourquoi, c'est comme ça
Il faut remanier le passé
Tomber à genoux quand il faut
Quand il faut me supplier
Prends mon bras et puis taillons nous
Un peu de bonheur ici bas
Lentement descends, tu vois pas
Que tu fais trembler mes jambes
Après tout, vois-tu, c'est pas si mal
Je suis bien comme ça, c'est la vie
Montre moi ton coeur, tu verras
Que je peux m'y blottir tendrement
Lassée de tout ça et du reste
Je te laisserai mon amour
Si moelleux ton coeur, je le presse
Pour en extraire l'interdit
Tourne, tourne encore et encore
Ton vent m'apaise et j'aime ça
Je ne suis pas celle que tu crois
Mais laisse ta main là, elle est bien
Si tu avais faim je dirais
Mange un peu de moi, ça ira
Mais devant ta bouche, je n'ose pas
Offrir ce qui reste de moi
Laisse couler le sang, c'est si bon
J'ai un peu froid ce n'est pas grave
Je dois couper net c'est dommage
Je crois que tu vas me manquer
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Comme toutes les filles j'imagine
Que tous les regards sont sur moi
Ca m'amuse beaucoup de penser
Que le monde entier est à mes pieds
Les garçons c'est moi qui les prends
Et les jette quand je n'en veux plus
Il m'importe peu vous savez
Que vos yeux soient bruns bleus ou verts
Un coin de jupe qui se soulève
Un petit soupir, un coup d'oeil
Ca c'est amusant vous savez
De voir l'effet que ça vous fait
Dessine moi une fleur sur le dos
C'est tout ce que je veux garder
Pas de souvenir qui fait mal
Surtout je ne veux pas pleurer
Laisse moi danser, tu vois bien
Que je rêve toujours éveillée
Ne pas avoir mal c'est comme ça
Comme ça que je veux voir ma vie
Après tout c'est moi qui décide
Toi tu n'es pas assez gentil
Vas-t'en retrouver tous les autres
Ceux que j'ai pas voulu garder
Taisez-vous messieurs je veux pas
Entendre vos coeurs me parler
Gardez au fond de vous les mots
Ceux qui pourraient me faire du mal
Après tout c'est moi qui choisit
Je finirai bien par trouver
Ce qui peut combler tous mes vides
Des petits bouts de paradis
Alors je verrai apparaître
Un peu de bonheur finalement
Et peut-être un jour finirai-je
Par t'aimer définitivement
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La peau moite et encore toute essoufflée
Elle le regarde tendrement
Heureuse pour un instant
Changée pour l’éternité
La tête posée sur l’oreiller
D’une main tremblante elle lui caresse les cheveux
Une larme perle à ses yeux
Et sur ses lèvres un sourire apparaît
Elle s’endort en emportant ce souvenir
Le souvenir de cet instant volé
Qu’elle ne pourra faire revenir
Mais qu’elle n’oubliera jamais
Elle s’endort heureuse,
Jeune et innocente ;
Elle s’endort amoureuse,
Naïve et charmante
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Nos bouches encore tièdes
De ces baisers brûlants
Ce n’est que de toi
Dont j’avais besoin
Exclusivement
Si tendre et agressif
Je pourrais hurler
J’en pleurerais parfois
Peut-être est-ce arrivé
J’ai oublié…
Mon passé m’a quittée
Si loin, je ne m’en souviens plus
Une vie nouvelle s’offre à moi
Et j’y plonge à mains nues
Voluptueusement
Pour longtemps (si seulement)
Vas, j’entends
Mais l’angoisse m’envahit
J’en mourrais parfois
Si déchirant, tellement noir
Ton corps m’obsède,
Je ne vois plus que toi
Ton âme me poursuit
Là, toujours
Une vie nouvelle s’est offerte à moi
Et j’y ai plongé à mains nues
Si voluptueusement…
…Qu’il est trop tard
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Rouges les larmes dans tes yeux
Bleues les marques sur ton corps
Noires les pensées dans ton esprit
Ironique l’homme en face de toi
Mais que fais-tu là ?
Tu mérites des palaces
Tu n’as même pas un lit à toi
Tu mérites des diamants et des perles
Tu n’as même pas du verre
Ta vie c’est du toc
A moins dix mille mètres c’est une mine d’or
Il faut creuser pour te trouver
Creuser ton maquillage
Alors on trouve une larme
Petite, mais elle est là
Et on t’aime pour ce que tu es
Vraiment
Cet homme est ton boulet
Tes clients sont tes chaînes
Ce qu’il te manque le plus
C’est la tendresse
Rouge ce qui coule de ta bouche
Bleue la lumière qui clignote
Noires les images que tu ne vois plus
Morte la petite fille modèle
votre commentaire -
J'ai besoin de croire qu'il fait beau
Que le soleil cache mes nuages
Si seulement je pouvais tenir
Plus d'une journée sans pleurer
Quand j'entends ta voix ça me fait
Trembler les lèvres et les paupières
J'imagine ton souffle dans mon cou
Je me ressers un verre de vin
Avec ça j'oublie qui tu es
Je ne me pose plus ces questions
Celles qui serrent mon ventre et mon coeur
Qui me font mourir cent fois par jour
Je le laisse couler dans ma gorge
Engourdir mes bras et mes jambes
J'ai envie de rire mais je pleure
Je regarde mon verre se vider
Combien de bouteilles chaque jour
Je ne compte plus les chagrins
Dans mon verre à pied je vois bien
Qu'elle est loin ma réalité
Demain je recommencerai
A teinter mes jours et mes nuits
De ce rouge profond qui éclaire
Peu à peu ma mélancolie
Ton visage me tire bien des larmes
Ton absence me creuse le visage
J'ai besoin de mettre juste un peu
De rouge sur mes pâles pommettes
Blottie au fond de moi je cache
Le dégoût de ma tiède haleine
Je ferme mes yeux sur ma honte
Et me ressers un verre de vin
votre commentaire -
Tes yeux me brûlent
Tes mains me glacent
Ton corps m’affole
Trop de tensions
Trop d’amour
Pourtant si bon
Si chaud
Si tendre, si terrible…
Laisse moi te regarder
Te donner mon amour
T’offrir mes rêves
Mon âme et mon cœur
Tout est à toi
Et je ne peux rien y faire
Seulement à toi
Si unique
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