• Vide. Vide à l’intérieur et pourtant en ébullition. Les entrailles qui se déchirent, la gorge douloureuse à force de retenir une boule trop grosse pour elle. Vide. Les coins de la bouche qui tombent sans plus avoir la force de se relever. Vide.

    Vide et sans nulle part où aller. Le crâne dans un étau,  jambes  flageolantes et  mains  tremblantes. Regardant l’horizon en n’imaginant rien d’autre qu’un vide aussi  grand que le mien derrière. Regardant les étoiles se changer en simples points blancs dans le ciel, perdant chaque jour un peu plus de leur scintillement. Et le vide. Tout autour.

    Le vide, sans nulle part où aller. Errant au sol, les bras ballants, privée de mes ailes douloureusement arrachées. Privée de mes rêves d’enfant qui nourrissaient mes espoirs de grande fille. Regardant le soleil et ne sentant que la douleur de sa brûlure sur ma peau, que les entailles de ses rayons lacérant mes yeux. Vide, et sans nulle part où aller. Remplie de larmes sans saveur. Envahie de visions sans couleur, privée des battements de mon cœur. Avançant sur un chemin sans balise, guettant les obstacles qui me feront trébucher.

    Vide, vidée, lacérée à l’intérieur. Mon sang s’écoulant en dedans, noyant mes pensées engluées dans le liquide chaud et poisseux. Dans le poison qui m’envahit, cette hémorragie de moi s’écoulant par les pores de ma peau fatiguée.  Chaque pas m’enfonçant un peu plus dans le sol, retardant mon avancée vers la lumière et accélérant ma descente aux enfers.

    Vide, sans nulle part où aller. Butant contre les murs, rajoutant des bleus à mon âme déchirée d’avoir trop voulu vivre. Des coups à mon cœur tuméfié d’avoir trop voulu aimer.  Des maux à mes bras épuisés d’avoir trop voulu donner. Vide, sans nulle part où aller.

    Excepté le  vide dans lequel je m’enfonce toujours un peu plus, tentant de m’endormir pour oublier… le vide. 


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  • Elle n’arrive toujours pas à croire qu’il soit là avec elle. Elle trouve complètement dément qu’il ait fait ça pour elle. A ce moment précis elle réalise qu’elle ne veut plus, qu’elle ne peut plus vivre sans lui.

    Dès leur arrivée à la chambre elle s’empresse d’enlever ses chaussures, rester perchée sur des talons pendant des heures n’est pas tout à fait son truc. Elle redevient toute petite devant Simon, en profite pour se blottir dans ses bras. Il sent bon.

    Ils s’assoient sur le lit, elle sur lui, comme une enfant. Elle lui caresse la barbe, esquisse un sourire en repensant au jour où elle lui a annoncé qu’elle quittait Star Me Up. C’était il y a deux semaines à peine, elle a l’impression que depuis ils ont vécu toute une vie ensemble.

    Puis d’un coup elle pivote et s’assied à califourchon sur lui, le regarde droit dans les yeux. Elle lui offre un baiser langoureux, commence à déboutonner sa chemise. Ses doigts effleurent son torse. Elle embrasse sa poitrine et joue un instant avec son collier. Une chaîne avec au bout une tête de mort en acier qui ne le quitte jamais. Elle adore.

    Elle reprend ses baisers et descend vers son ventre, sa langue s’attarde quelques secondes sur son nombril. Il frissonne. Ce soir, elle a l’impression de le découvrir pour la première fois.

    Elle défait sa ceinture, descend son jean, se mord les lèvres. Désir. Il pose la main sur sa tête pour la guider. Elle repousse son bras, lui fait comprendre qu’elle veut agir seule.

    Elle a un piercing à la langue et sait s’en servir. Elle se sent tellement sûre d’elle, tellement femme à ce moment là. Elle veut lui donner tout son amour. Elle s’occupe de lui pendant quelques minutes. Elle s’oublie.

    Mais aussi elle crève de le sentir en elle. Elle se redresse lentement et s’allonge sur le dos, l’attire entre ses jambes. Il résiste. Il lui mordille un sein. Elle fait pression sur ses hanches, mais il lui échappe et sa tête plonge vers son entrejambes. Elle se cambre sous ses baisers, sent la pression de sa langue à travers le tissu de sa culotte. Il lui enlève et revient poser sa bouche entre ses cuisses. Elle s’abandonne à lui les larmes aux yeux. Il continue ses baisers et ses coups de langue, jusqu’à lui offrir un orgasme puissant et salvateur.

    Elle reprend sa respiration et ses esprits pour l’attirer à nouveau vers elle, pour qu’il la pénètre enfin.

     

     

    *

     

    « Dis, c’était qui ce type hier à l’expo ? » Il lui sort ça sèchement, sans prévenir, à peine réveillé.

    -Qui ça ?

    -Le grand brun avec la veste blanche, celui qui te lâchait plus…

    -Ah, Yan ! C’est un artiste suisse, il a exposé juste avant moi au centre. Il est cool, mais des fois il est un peu lourd.

    -Putain, j’ai failli lui péter les dents j’te jure.

    -Hé, t’as pas de souci à te faire, tu sais !

    -Mmm.

    -Simon… »

    Elle trouve qu’il s’emballe un peu sur cette histoire. Elle l’embrasse tendrement, lui jure qu’il n’y a que lui. Il la regarde sans un mot, n’a pas l’air de la croire.

    « Je t’aime, Simon. Je t’aime. »

    C’est la première fois qu’elle lui dit, elle ne veut même pas penser qu’ils se connaissent à peine. Elle ne peut pas lutter contre ce qu’elle ressent.

    Il soupire et l’attrape par le cou.

    « Tu me rends fou, bébé. Moi aussi je t’aime… Putain que j’t’aime »

    Elle retient des larmes qu’elle ne comprend pas, ils commandent un petit déjeuner conséquent. Ils sont affamés. 

     

    A suivre...

     

    L'intégralité de l'histoire ici : Entre Mes Mains


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