•         Il sait qu’il a déconné. L’enfermer à l’intérieur, peut-être sa plus grosse connerie. Il n’a même pas encore trouvé d’excuse, elle l’a appelé plusieurs fois mais a préféré ne pas répondre. Elle doit être folle d’inquiétude ou de rage. Il ne sait pas dans quel état il va la retrouver. Il monte les escaliers, fébrile, mais quand il entre dans l’appartement il la trouve endormie sur le canapé. Il s’assoit sans bruit et la regarde. Elle est si belle. Il reste comme ça longtemps, lorsque elle se réveille il a l’impression que plusieurs heures ont passé.

    -     -Ah t’es là… ? Merde, Simon, j’ai pas pu aller à mon rendez-vous, tu m’as enfermée à l’intérieur… Qu’est-ce que t’as foutu, putain ? En plus t’étais injoignable, je me suis inquiétée…

    Elle est toute endormie, sa voix est un peu cassée, elle est mignonne à croquer. Il la prend dans ses bras tendrement et s’excuse.

    -      -Je suis désolé, bébé. Je ne trouvais plus mes clés en partant, j’étais à la bourre du coup j’ai pris les tiennes. J’ai pensé que toi tu trouverais les miennes.

    -       -Pourquoi tu répondais pas au téléphone ? J’ai vraiment flippé, tu sais…

    -       -Je l’avais laissé sur silencieux. J’ai pas vu tes appels. Excuse-moi.

    Il lui ment avec un aplomb extraordinaire, il en est lui-même étonné. Il sait bien qu’il a franchi une limite aujourd’hui. Il ne s’en veut même pas. Il était tellement apaisé de la savoir enfermée qu’il envisage mal l’avenir sans ça désormais. Il sait que ce n’est pas bien, qu’il ne pourra plus recommencer sans attirer les soupçons mais il voit ça comme la seule solution à son mal.

     

    *

     

    Cette nuit-là il n’a pas dormi. Il a cherché des solutions, s’est torturé l’esprit chaque minute. A pensé la quitter pour sa sauvegarde à elle, s’est dit qu’il allait en crever, qu’elle aussi sans doute mais que ce serait un moindre mal en comparaison du démon qui le bouffe. Il a retourné le problème dans tous les sens. Pleins de bonnes intentions au petit matin, il a de nouveau plongé dans la parano quand elle est sortie. Pour acheter du pain. Une putain de baguette de pain qui lui a pris cinq minutes.

    -       -J’irai moi, la prochaine fois.

    -       -Mais enfin, pourquoi ? Je peux sortir aussi, hein, tu sais. Je suis pas si flemmarde que ça.

    -       -Je préfère. J’aime pas te savoir trainer dans les rues.

    -       -Simon, ça va pas ou quoi ? La boulangerie est au coin de la rue. Il ne va rien m’arriver, tu sais. A ce moment-là, je ne vais plus nulle part, hein.

    Il sent la colère monter. Il a du mal à se contenir, se sent bouillir à l’intérieur.

    -      -Et bien justement. Pourquoi pas ? Pourquoi tu restes pas là, tu es bien ici ! Tu as tout ce qu’il faut, je vois pas ce que tu irais foutre dehors.

    -       -Tu plaisantes là ? Dis-moi que tu plaisantes, Simon, tu me fais peur…

    -       -Je supporte plus de ne pas t’avoir sous les yeux. Je supporte plus que d’autres hommes te regardent. Tu es à moi. A moi seul, tu comprends ? Tu comprends, dis ?

    Il perd pied. Il ne se contrôle plus, lui déballe tout sans réfléchir.

    -       -Simon arrête. Qu’est-ce qui t’arrive ?

    -      -Je veux que tu restes avec moi. Je veux que tu sois là tout le temps et que tu ne parles à personne d’autre. Y’a que moi dans ton cœur, hein ? Que moi. QUE MOI PUTAIN !

    Il se précipite sur elle pour l’embrasser mais elle se débat. Elle pleure et il ne s’en rend même pas compte. Il ne voit plus rien, n’entend plus rien, ne pense qu’à la serrer fort sans ses bras.

    -       -Lâche-moi, Simon, tu me fais mal ! Arrête s’il te plait …

    -       -Viens, allez. J’ai envie de toi. Viens.

    Il lui attrape le bras fermement et la jette sur le lit à plat ventre. Elle n’a pas le temps de se redresser qu’il est déjà sur elle, soulevant sa jupe et lui arrachant sa culotte. Il défait son pantalon et la pénètre violemment, sans sommation. Nina reste silencieuse, paralysée, lui  ne se rend compte de rien, dans sa folie il lui tire la tête par les cheveux pour l’embrasser tout en continuant ses coups de bassin. Il s’interrompe un instant, comme pour reprendre son souffle, et se retire. Hagard, dans un désir de domination ultime il la sodomise violemment, sans même forcément prendre du plaisir, lui arrachant cette fois des cris de douleurs qu’il n’entend toujours pas.


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