• Paris, 12 octobre 2003 - Le Premier Manque (1)

      Cher Anerik,

    N’arrivant pas à dormir, je prends mon clavier afin de vous dire ce que j’avais l’intention d’égrainer au fil de notre éventuelle conversation de ce soir…

    Mais tout d’abord oui, vous m’avez manqué. Oui, j’ai guetté vos messages et oui je sursautais un peu à chaque notification.  J’avais envie de lire vos mots, de vous dire les miens, de sourire comme une conne. Vous avez  bien chamboulé mes tripes en déboulant dans ma viertuelle. Je ne sais vraiment comment réagir à tout cela, d’un côté l’amusement coquin qui n’a au fond que peu d’importance, et de l’autre les sursauts, les frissons glacés au creux de mes reins et les battements affolés de mon cœur. Les sourires. Les rires. Les mots tendres.

    De tout ceci découlent des envies, bien sûr. L’envie d’en voir plus, l’envie de toucher du doigt ce qui démange mon bide.  L’envie de votre voix, pour me dire ces mots en vrai. L’envie de débarquer et de vous tomber dans les bras. L’envie de concrétiser ce désir, de sentir votre peau sur moi. Votre souffle. Vos mains. Tout ce que vous savez parce que vous l’avez lu. J’aime ne pas vous quitter de la journée, j’aime vous retrouver, j’aime imaginer que vous me feriez en vrai tout ce que vous me faites en mots. J’aime votre pertinence. Votre tendresse. Votre écoute. Votre présence même silencieuse. M’appuyer sur vous quand le tourment est trop fort. Nos échanges potaches. Ma vie avec vous.

    Mais je vous arrête tout de suite : inutile de me faire la leçon. Inutile de me mettre en garde. De vous inquiéter sur mes sentiments ou leurs conséquences. Je ne sais rien de vous finalement, rien de tout ça, comme si « tout ça » n’était qu’un rêve. Un film dont je serais spectatrice. Et justement voilà, c’est ainsi que je le vis. Plongée dans le film, pendant 1h40 je me prends pour l’héroïne et ne rêve que de romance avec le premier rôle masculin. Comme un film, ça me  laisse une étrange et fascinante impression d’être sortie de ma vie. Comme un rêve, tout cela me paraît terriblement réel et me laisse des empreintes qui s’effacent trop lentement.

    Mais comme après un film ou un rêve, quelle que soit l’intensité  des traces qu’ils me laissent, je retrouve mon foyer. Mon foyer, mes amours et mon quotidien. Et rien ne me gêne. Pas de poids, pas de souffrance, pas de manque. Pas de manque, non, je sais ce que vous pensez : si vous m’avez manqué aujourd’hui c’est parce que je l’ai bien voulu. Il aurait pu en être autrement, mais j’avais envie de me sentir ainsi. J’ai peu mangé, beaucoup fumé, fini le chocolat. Mais avec le sourire. Ce soir, je me suis prise pour Madame Bovary et croyez moi, c’était bon. J’espère continuer nos jeux ainsi, sans poids, avec plaisir et légèreté. Continuer à sourire comme une conne. A vous mailer par surprise. A vous offrir des bouts de moi. A lire ce que vos mains font de mes mots. J’espère malgré tout pouvoir un jour vous montrer mon moi tout entier, pour de vrai, mais je ne l’attends pas. Comme un fantasme, je n’attends pas que ça se réalise. Je savoure cette envie et la garde au fond de moi, en toute sérénité. Et je souris comme une conne, encore et encore.

     

     

    To Be Continued…

     

    Pour suivre l'intégralité des correspondances : http://lafraise.eklablog.com/mlle-butterfly-c24555504

    « Room 193Paris, 12 Novembre 2003 - 13h02 (2) »

  • Commentaires

    1
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 18:36
    Mad Sushie
    J'aime lire ton état d'esprit, tes états du moment. Et ça me ramène à un doux et puissant morceau de mon passé, à cette rencontre folle et magique et surréaliste et passionnée à laquelle je repense en souriant. Merci pour ce voyage temporel.
    ENJOY! Ma douce. Et n'en laisse pas une miette!


    Bon. La suite main'ant!
    2
    Dimanche 15 Décembre 2013 à 18:41

    :) Merci... La suite est là déjà, en petits morceaux.... Une suite plus entière demain sans doute. 

    Faudra qu'on parle... Je suis curieuse. :)

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