• Pieds et poings liés

    Ce monde me casse les burnes. Pas celles dans lesquelles la majorité a inséré un bulletin permettant d’élire celui à qui elle en met plein la gueule, non, celles-là il leur manque le « b » de couilles justement. Les burnes, disais-je, celles que je n’ai pas et pourtant que certains hommes ici bas ont moins que moi. (Si vous voulez prendre un Doliprane c’est maintenant, je ne garantis pas que la suite soit plus compréhensible.)

    Ce monde me casse les burnes, donc, à force d’incohérences et de violences, de manque d’amour et de partage, d’illogisme et d’abandon. D’abandon du bien-être -au siècle de l’explosion des SPA, mais ne vous leurrez pas tout ceci n’est que poudre aux yeux- de la personne, des familles, de pseudo considération de l’individu et de sa vie privée, ses conditions de travail et tout le tralala. Les aberrations entrent dans les mœurs de plus en plus rapidement, faisant passer la plus petite réflexion sur un quotidien dévasté pour un coup de gueule de rebelle de la société. Trouvez-vous acceptable, vous, que les gens soient obligés de se déraciner pour travailler ? Trouvez-vous acceptable que les pubs relaient cela en nous montrant des pères et des mères fêtant l’anniversaire de leurs enfants à travers un écran de smartphone ? Trouvez-vous acceptable que le monde du travail soit devenu tellement une priorité que plus rien n’a d’importance à côté ? Est-ce devenu la vocation de l’être humain, que d’avancer sous les coups de fouet et surtout de bien bien fermer sa gueule ?

    Parce qu’il ne me semble pas qu’un être vivant, surtout doté d’intelligence, soit voué à délaisser la vie au profit d’argent qui lui sert à payer ce qui lui sert à travailler qui lui sert à payer ce qui lui sert à travailler qui lui sert à payer ce qui lui sert à travailler merci au serpent qui se mord la queue. Et avec ça, quand on a le malheur de rechigner, et encore je ne parle pas des grévistes qui font chier tout le monde, certains (voire tous) balancent bien gentiment : «Oh, on n’est pas si malheureux, pense à ceux qui n’ont rien et qui meurent de faim »

    Bon. Ok. Je pense à eux. Et alors ? Est-ce que ça améliore mon quotidien ? Non. Ca, cher ami, ça s’appelle tirer les gens vers le bas. Tant qu’on y est, allons tous vivre dans la rue, faire les poubelles et se laver dans le caniveau puisque c’est le quotidien des pauvres SDF. On a du mal à grimper, certes, mais est-ce une raison pour descendre ? Doit-on subir parce qu’il y a pire ? (Je fais des rimes sans le vouloir, merci d’applaudir mon talent.)

    Je sais bien que mon coup de gueule est un coup d’épée dans l’eau. Mais j’ai l’espoir secret (même s’il est vain) de ne pas être la seule, qu’à force on éclaboussera un peu les cerveaux trop secs, voire même en poussant loin on noiera la connerie. Hé, mec, t’as une vie, des gens que tu aimes, qui t’aiment, des passions et des envies, alors cesse de perdre ton temps à courir après un salaire et/ou un quotidien insipide sans but. Si on se met tous à vivre, je vous jure, ils ne pourront plus rien contre nous.

    Dixit la nana qui vit dans un HLM parce qu’elle a un boulot alimentaire de merde qui ne lui permet pas d’avoir plus, et qui rêve d’autre chose depuis le sommet de sa tour. Mais qui tremble chaque jour sous les émotions, se fait peur tellement elle vit ses passions, et a bien conscience que tout ce qu’elle vient de dire n’est pas simple à réaliser puisqu’au fond, on est tous pieds et poings liés.

     

     

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  • Commentaires

    1
    pkm
    Lundi 17 Novembre 2014 à 02:03

    J'ai lu tes écrits récents, sombres et révélateurs, passionnants et passionnés... 

     

    "Pieds et poings liés" m'a donné envie de réagir, peut-être parce qu'avec la lecture des précédents, je pense avoir cerné certaines choses et que j'ai envie de partager quelques réflexions...

     

    Ce monde "casse les burnes" de beaucoup de monde, il est vrai que le "système" semble broyer tout et tous sans possibilité de réagir... 

    En réalité, il y a le micro et la macro, l'individuel et le collectif,  les besoins et les envies, les faits et le ressenti... et SURTOUT la perception de chacun, le regard qu'on porte sur ces données complexes, qui n'est pas la réalité, juste un point de vue (verre 1/2 vide ou 1/2 plein) et un ressenti à un moment donné, liés à son parcours, son état d'esprit, son éducation, son schéma mental etc mais qu'on prend pour la réalité, sa réalité...

     

    Oui, c'est sur,  penser au petit soudanais n'améliore pas concrètement sa propre vie ni ses problèmes personnels ou professionnels, en revanche, penser à la souffrance et à la situation pire d'autrui à au moins le mérite de permettre de prendre du recul sur son apitoiement personnel, et de faire preuve d'empathie...

      

    Par ailleurs,  on peut totalement changer sa (perception de la) vie, une fois admise l'idée que le contexte et l'extérieur ne jouent qu'à la marge dans le mal être ressenti, que les clefs sont d'abord en soi et pas à l'extérieur, qu'il faut surtout changer de regard sur soi et les autres, et non pas penser que tenter (souvent en vain) de changer les autres et le monde permettra d'aller mieux (ou dit autrement, penser que c'est la "faute des autres et/ou du système" si on va mal). Quitte pour cela à s'adresser à un pro, neutre et bienveillant, pour aider à passer ce cap, c'est même souvent nécessaire...

     

    Pour autant, cela n’empêche pas de s'impliquer, s'engager, croire en ses idées, agir et réagir,  changer de job, de vie si besoin etc, mais avec le recul et le bon regard nécessaires  pour analyser sa démarche, se comprendre. On évite ainsi la fuite en avant ou la répétition infinies des mêmes schémas qui ne servent qu'a échapper au mal être sans l'affronter et le dépasser... Dans ce dernier cas, cela finit toujours en impasse et en frustration, aigreur voire dépression... 

      

    J'ai envie de citer une phrase qui résume le problème majeur de beaucoup de gens, au delà d'une éventuelle perception d'un monde noir, gris ou bleu ; 

     

    « Le bonheur revient à choisir entre l’inconfort 

    de prendre conscience de nos souffrances mentales 

    et l’inconfort d’être gouverné par elles » 

    (Yongey Mingyur Rinpoche, maître et moine bouddhiste tibétain)

     

    « Nous autres, être humains, sommes programmés pour le meilleur comme pour le pire à prendre la carte pour le territoire. Autrement dit, à un niveau inconscient, le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et l’image de la réalité ou son symbole verbal. Ce qui constitue notre talon d’Achille peut aussi être notre planche de salut. Si nous sommes capables de nous mettre dans tous nos états à la seule évocation d’un scénario catastrophe, nous pouvons aussi nous passer des films beaucoup plus réjouissants. A priori, une éventualité n’est pas plus réelle qu’une autre tant qu’elle ne s’est pas déroulée, et les conclusions que nous en tirons ne prouvent que ce que nous voulons bien croire. Une preuve ne vaut que jusqu’à preuve du contraire, après tout. Alors, pourquoi se priver de cette possibilité ?

    Tant que nous n’avons pas prouvé que nous étions incapables de faire face à une situation qui nous dépasse, c’est que nous en sommes capables. Et même si nous n’y arrivons pas, cela ne prouve rien quant à notre valeur personnelle et à notre potentiel. Un échec apparent n’est qu’un jugement négatif sur une expérience qui est une étape d’apprentissage." (la suite ici http://www.mieux-etre.org/Un-nouveau-regard-sur-le-stress.html

     

     d'autres liens :

    http://www.atlantico.fr/decryptage/changement-c-est-tout-temps-chaque-dizaine-vie-crise-existentielle-sylviane-barthe-liberge-866227.html

    http://www.ithaquecoaching.com/articles/produire-induire-sentiment-heureux-2142.html 

    http://blog-santeautravail.com/sante-au-travail/un-autre-regard-pour-changer-de-vie-professionnelle-2/

    http://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Personnalite/Articles-et-Dossiers/Se-chercher-et-devenir-soi/Accueillir-la-crise-du-milieu-de-vie

    http://www.lavie.fr/bienvivre/sante/le-milieu-de-la-vie-crise-ou-opportunite-20-10-2011-21220_24.php

     

     j'espère que ces quelques réflexions seront utiles sur ton chemin...

     

    bonne route  !

     

    2
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 19:49

    Bonjour,

    Très touchée que mes écrits t'intéressent. J'ai lu attentivement ton commentaire et bien sûr tu as raison sur pas mal de points, après je me dois de préciser que ce texte est un coup de gueule rapide, réducteur, un jet d'acide pour attirer l'attention sur un certain point de vue plus que pour révolutionner quoi que ce soit. Bien sûr le fond de ma pensée est un peu plus nuancé, et mon état d'esprit sur la vie de manière générale aussi. En tout cas merci d'y avoir prêté attention, et d'avoir pris le temps d'en parler, de mon côté j'irai consulter les liens. Belle soirée à toi :)

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