• Déjà trois semaines qu’ils sont rentrés de Russie. Ils ne se sont pas quittés, enfin quand Nina était disponible. Depuis son expo à Moscou son agenda se remplit, plusieurs galeries veulent l’exposer, elle n’a que l’embarras du choix. Simon est ravi pour elle mais supporte de moins en moins les contacts qu’elle peut avoir avec d’autres hommes. Il lui fait confiance, la plupart du temps, la question n’est pas là. Mais il voudrait pouvoir l’enfermer afin que seuls ses yeux à lui se posent sur elle. Il commence à se faire peur. Il retient parfois des gestes violents, envers Nina aussi et ça l’effraie. Mais c’est plus fort que lui.

    Là, par exemple, il l’attend, ne sait pas avec qui elle est et imagine toutes sortes de choses. Essaie de s’occuper mais est obsédé par elle, par l’idée que des hommes puissent  la toucher, l’observer, la convoiter. Il la guette par la fenêtre et quand elle arrive, va ouvrir la porte avant même qu’elle ne soit devant.

    -Alors, ça s’est bien passé ? Tu étais où ? Tu as vu qui ?

    -Hé, du calme ! Qu’est-ce qui t’arrive ? J’étais à la galerie Monarque. Le patron n’est pas très sympa, je ne suis pas sûre d’accepter leur proposition.

    -C’est donc un homme qui dirige la galerie ? Ouais en effet, si tu peux éviter je préfère.

    -Euh… Simon, tu plaisantes, là ? Dis-moi ?

    Simon se rend compte de ce qu’il vient de dire et bafouille une excuse en riant maladroitement, espère que Nina gobera le truc. Elle ne répond rien et vient se blottir dans ses bras. Il respire son parfum et ferme les yeux, la serre fort comme pour éviter qu’elle ne lui échappe.

    -Simon, tu me fais mal…

    Elle lui a murmuré ça d’une petite voix fragile, il a soudain envie de pleurer et se dit qu’il ne sera jamais à la hauteur d’elle. Qu’il n’arrivera jamais à gérer tout ce qu’elle provoque en lui. Il commence à trembler,  file prendre une douche en espérant que ça le calme. Quand il sort de la salle de bain il fait presque nuit mais Nina n’a pas allumé les lumières. Il la cherche dans le salon mais c’est dans la chambre qu’il la trouve, assise sur le bord du lit, nue. Il s’agenouille devant elle et embrasse son ventre, ses seins, ses épaules. Elle lui caresse les cheveux et le serre contre lui, se cambre pour lui offrir ses seins à nouveau, mais il ne s’y attarde pas. Sa bouche redescend vers son entrejambe et il lui écarte légèrement les cuisses. Sa langue s’insère et cherche son clitoris, il sent qu’elle est déjà excitée, dans ces moments-là plus rien n’existe autour de lui. Il s’attarde, ses doigts se joignent à sa langue, il mordille, lèche, goûte, inlassablement,  jusqu’à la sentir trembler et l’entendre crier.

     

    *

     

    Le lendemain elle est encore absente toute la journée. Il a essayé de se contenir, mais quand elle n’a pas répondu à son message il a envoyé un coup de poing dans la porte de la chambre et a passé le reste de l’après-midi prostré sur le lit. Quand elle est rentrée il n’a pas su expliquer ce qui était arrivé.

    -Simon. Parle-moi s’il te plait.

    -C’est pas la peine. Je vais gérer ça, ne t’inquiète pas. Je t’assure.

    -Tu veux même pas me dire ce qui t’a mis dans cet état ? Tu m’inquiètes, franchement. Dis-moi, je peux peut-être t’aider, je…

    Comment lui dire que c’est elle qui le rend fou ? Comment lui dire qu’il faudrait qu’il l’enferme pour être tranquille, à double tour, sans même une fenêtre par laquelle les voisins pourraient ne serait-ce que l’apercevoir ? Parce qu’il en est là, oui, n’en a conscience qu’à moitié mais voit bien qu’il en devient malade, que ça le bouffe de partout, il sent bien que tout ça va mal finir mais n’arrive tellement pas à contenir cette rage qui s’empare de lui parfois. Comment lui dire ça ? Comment lui dire ça à elle ? COMMENT LUI DIRE ?

     

    -Et si vous souhaitez suivre mes mots, il y a la newsletter. N'hésitez pas-


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