• - Square Eyes (Universal - 2013) -

     

              - Yodelice -

     

    I'll Be Dead In A Bang

     

    Les publicités, moi, je les évite un maximum. Je zappe, je coupe le son, j’éteins la télé, bref, toutes les solutions sont bonnes pour tenter d’échapper à ces flots incessants d’incitation à la consommation. Mais parfois, je les subis malgré moi et parfois, cela a du bon. Un jour je me suis laissée inciter et c’est comme ça que j’ai découvert Yodelice…

    Une fois : tiens c’est quoi ?

    Deux fois : c’est qui ça déjà, j’aime bien ?!

    Trois fois : ah oui Yodelice, il faut absolument que j’écoute son album…

    Et voilà. Depuis il y a eu des concerts, des rencontres sympathiques et un deuxième album. Aujourd’hui sort le troisième et pour tout dire ce que j’en ai entendu jusqu’à maintenant me paraît très alléchant.

    Et je ne me trompais pas…. Même si Time commence en douceur, il monte vite en pression et avec Fade Away dans la foulée ce disque démarre en double salto arrière. Début fracassant. La pression retombe un peu ensuite, histoire de ne pas imploser en plein vol, et j’avoue qu’à la première écoute je considèrerais presque The Answer et Another Second comme les « chansons  inutiles » de l’album.

    Par chanson inutile j’entends celles qu’on retient moins,  celles qu’on réécoute en se disant « Ah oui, celle-là. Mmm… ». Celles qui généralement, d’ailleurs, ne se retrouvent pas sur scène, comme si leur auteur était conscient de leur importance moindre.

    Mais voilà, je ne m’arrête bien sûr jamais à la première écoute… Et découvre alors que The Answer a un petit goût de Muse qui me fait revenir très vite… Et Another Second, finalement, si touchante, déroutante même, cette mélodie souriante et presque enjouée supportant un si tendre cri d’amour.

    I Worship You fait partir loin, bien loin, et je réalise alors que cet album est construit comme un voyage.

    Un voyage formateur, comme un enfant qui aurait décidé de mettre le nez dans les vieux vinyles de ses parents et y découvrirait ce qu’est le rock ‘n roll.

    Un voyage moelleux, croisant des villes endormies où l’on aperçoit les gens à travers leurs fenêtres, les rideaux atténuant les lumières de leur intérieur.

    Un voyage agité, traversant des capitales secouées par une vie nocturne trépidante.

    Un voyage enrichissant, où les cultures se dévoilent et se mêlent au fil des pays parcourus.

    Un voyage visuel, projection d’images psychédéliques sur la toile de mes paupières.

    Un voyage qui se termine en douceur, Yodelice s’effaçant à pas de loups dans la chaleur de Familiar Fire

    Je regarde les musiciens s’en aller, leur ferait presque un signe de la main et compte déjà les jours qui me séparent de Square Eyes sur scène…

    Mais j’entends aussi déjà les réactions des détracteurs, ceux qui n’oublient pas le parcours de Maxim, ceux qui pensent qu’on peut difficilement se prétendre rockeur quand on a travaillé pour les L5… Diantre, quand bien même ce serait vrai : qu’importe !

     

    La musique est écrite pour toucher, le reste n’est que futilité. Laissez-vous donc emporter… 

     

    Son actu : https://www.facebook.com/Yodelice?fref=ts

                        https://twitter.com/Yodelice


    votre commentaire
  • - L’Homme Sans Age (Parlophone - 2008) -

    - Dick Rivers -

     J'ai Pactisé Avec Le Diable

     

    Cet album n’est pas de toute première fraîcheur, mais je le découvre seulement maintenant et l’envie de dire ce que j’en pense est si forte que j’en perdrais le sommeil. Mais si.

    Dick Rivers est, comme vous l’aurez sûrement deviné, à mille lieues de mes influences musicales. Un petit pincement au cœur parfois quand j’entends Nice Baie Des Anges, mais seulement parce qu’elle a bercé mon enfance et que je suis une éternelle nostalgique. Sinon il reste pour moi (comme pour beaucoup, malheureusement) l’idole de Didier l’Embrouille et le  copié-collé  d’un Johnny Cash à la française. Bref, quand je pense Dick Rivers je retiens un sourire moqueur.

    Et puis voilà quelques temps j’apprends que Joseph D’Anvers lui a écrit un album. Curieuse et désireuse de connaître mon sujet à fond (voir interview), me voilà donc en train d’acheter du Dick Rivers.

    Dès la première écoute je fonds déjà, sans aucun doute c’est du Joseph D’Anvers. Avec la voix de Dick. Bon. Cette voix si particulière aux intonations terriblement marquées. Difficile de chasser de mon esprit Les Chats Sauvages. #souriremoqueur

    Mais les chansons défilent et je dois avouer qu’elles font disparaître peu à peu l’image que j’avais du monsieur.

    Le talent de Joseph, je le connais. Je ne suis donc pas étonnée de retrouver des chansons taillées comme des diamants, aux textes pointus et aux musiques transcendantes. Ce qui me surprend plus en revanche, c’est que tout ça colle si bien à l’interprète. Joseph agit ici comme un révélateur. Cet album aurait pu être un des siens, pour sûr, mais Dick se l’est bien trop approprié. Sa voix vibrante irradie tout au long de ce disque, sublimant les mots que Joseph lui a offerts, magnifiant les musiques qu’il lui a inventées.

    Les larmes (oui, je vous assure) se pressent au bord de mes yeux sur Je Reviens, quand Par Delà Les Plaines me serre le cœur et Attache-Moi me fait voir trente-six chandelles. Ce sont ces trois là que je retiens mais l’album tout entier est exquis, tellement bien servi par son interprète qui semble l’avoir dans la peau.

    Le disque se termine (pour la cinquième fois au moins, mode repeat activé) et je tente de revenir à la réalité. Intérieurement je remercie encore et toujours Joseph d’exister et surtout, surtout, Monsieur Dick Rivers de l’avoir trouvé.

     

     

     


    1 commentaire
  • - LØVE  (Columbia - 2013) -

    - Julien Doré -

     Le Ciel Est Bleu, Connard

     

    Julien Doré, je l’ai adopté dès les premières secondes où je l’ai vu dans ma télé il y a six ans (déjà).

    Julien, c’est un peu un pote de fac.

    Julien, c’est un peu celui qui m’a toujours fait marrer dans les soirées.

    Julien, c’est un peu celui qui nous scotchait tous en cours d’arts plastique avec son inspiration de dingue.

    Il y a un bout de Julien dans tous les potes que j’ai eu depuis le lycée. J’ai l’impression de le connaître par cœur. Alors quand il passe à côté de moi à La Maroquinerie lors du concert de son Arman préféré, c’est dur de ne pas aller lui taper la bise…

    Julien Doré, c’est un artiste contemporain. Au sens plastique du terme, je veux dire. Il imagine ses shows comme des performances, ses chansons comme des tableaux, chaque détail a son importance et rien n’est laissé au hasard. Avec comme fil conducteur ce brin de folie capable de tout dévaster. Le génie créatif.

    Alors autant vous dire donc que j’attendais ce disque avec impatience.

    Mais…

    Oui, la vie est un immense champ de ‘mais’. La première écoute de LØVE me laisse… Pantoise. Il manque un truc, là, non ? Je tends l’oreille mais non, rien. Où sont donc Piano Lys, Vitriol, et autre Bleu Canard ? Je ne vois là que des Figures Imposées !! Je ne vais pas vous mentir, la déception se profile à l’horizon. En plus je ne suis pas très fan de Brigitte ni de Micky Green, qui participent à cet opus, alors tout ça ne sent pas très bon…

    Allez, on se calme et on digère. Entre deux pétrissages de pâte -oui, je fais mon pain moi-même, il est délicieux en plus mais là n’est pas le propos- je relance l’album une fois, deux fois, trois fois…

    Il m’aura bien fallu ça pour commencer à remarquer tout le reste. Viborg, Mon Apache, Corbeau Blanc, Porc Grillé… Il y a donc bien des chefs-d’œuvre sur ce disque !  Je l’imagine déjà les magnifier sur scène. Mon cœur bat la chamade et je relance encore le disque, là c’est juste pour le plaisir, oui, encore !

     Chefs-d’œuvre complets, car à la richesse musicale des morceaux viennent s'ajouter des textes magnifiques. Intelligents, poétiques, surréalistes, grinçants : parfaits. En plus de tout le reste il sait aussi écrire, le sagouin…

     Et puis les filles… Bien obligée de constater que le choix est judicieux. Leurs voix s’accordent à merveille avec la sienne, on dirait qu’elles ont toujours été là. Diantre ! Qu’il est fort.

    Je sors mon pain du four et trouve une étrange connivence entre l’odeur qu’il dégage et ce que mes oreilles écoutent depuis tout à l’heure. Un disque qui porte bien son nom. Il est chaleur, amour, tendresse, nostalgie, avec cette craquante croûte d’humour propre à son interprète. Je souris en l’imaginant porter pattes d’eph et col pelle à tarte dans le clip d’Habemus Papaye. Regards en coin et jolies blacks en coupe afro.

    L’anglais revient aussi, après son EP Julien Doré And The Bash il ose enfin en parsemer son LP.

    Je regrette toujours les guitares, certes, mais l’amour l’emporte.  

    Je passe à table le sourire aux lèvres, comme après un bon bain chaud/bougies parfumées. Vous verrez, il vous fera sûrement le même effet.

     

     Suivez son actu : https://twitter.com/jdoreofficiel

                                  https://www.facebook.com/juliendoreofficiel?fref=ts

    Achetez LØVE : http://www.juliendoreofficiel.com/

     

     

     

     

     

     


    votre commentaire
  • - Beauté Pour Tous (At(h)ome – 2013) -

     -La Maison Tellier-

     

     Alors Mon Coeur S'Arrêterait

             

              Début de week-end, de bon matin j’ouvre ma boite aux lettres et entre deux prospectus y trouve Beauté Pour Tous. Heureux timing, en partance pour une escapade lyonnaise c’est donc La Maison Tellier qui habitera mes oreilles pendant ce voyage.

     

              C’est déjà leur quatrième album et pourtant je ne connais que leur nom, qu’ai-je donc attendu pour me pencher sur leur cas…  Alors je ne retarde pas plus longtemps l’échéance et à peine installée dans le train je m’empresse d’ouvrir les portes de leur demeure, impatiente de découvrir ces hôtes inconnus.

              La comparaison avec Noir Désir est immédiate et inévitable, même si bien trop réductrice. L’ombre d’un Bashung ou la précision d’un Dominique A se mêlent aussi au travail enivrant des frères baladins. Je me laisse couler lentement au fond de mon siège, ferme les yeux et suis ces saltimbanques venus me prendre par la main.

              Les mots claquent, les styles défilent et se mélangent, la richesse des textes se mêle à la beauté de la musique. Je découvre là un groupe atypique, malgré les comparaisons citées précédemment. Cet album se métamorphose alors en boîte à bijoux de laquelle je ne sors que de jolies parures.

              Le voyage étourdissant se poursuit au rythme du  train, en forme de ‘rail-movie’ pour le coup, et par la fenêtre défilent des tonnes d’images. Des cow-boys descendent de Montmartre, les foulards bariolés d’une fête foraine volent dans le ciel au rythme d’un jazz feutré, enveloppant mon âme comme pour la réchauffer. Je retrouve quelques sonorités envoûtantes d’un Simple Mortel d’Axel Bauer, un parfum d’Orient se profilant à l’horizon. Le voyage continue, s’accélère au fil des titres, pour s’emballer sur La Maison de Nos Pères, j’ai soudain peur du déraillement, les battements de mon cœur s’interrompent sous l’intensité de la secousse. Ma main reste crispée sur l’accoudoir jusqu’à la fin, la toute fin. Cette fin de disque en forme de final, collégiale, qu’on a envie d’applaudir. Je peine à rouvrir les yeux, j’ai oublié d’activer la répétition sur mon lecteur, le silence rugissant fait repartir mon cœur bousculé. Mon doigt tremblant relance la lecture, c’est reparti pour un tour.

    Ce disque est vintage, tatoué et flamboyant.

     

    https://www.facebook.com/lamaisontellier?fref=ts

    http://www.deezer.com/fr/artist/5996

     

     

     

     

     

     


    2 commentaires
  • - Les Choses En Face / Les Jours Sauvages / Rouge Fer -

    -Joseph D’Anvers-

     

    De la Vie Comme s'il en Pleuvait      De la Vie Comme s'il en Pleuvait      De la Vie Comme s'il en Pleuvait

     

                Bien que ces trois albums ne soient pas dans l'actualité, je me devais de débuter cette rubrique par un article à leur sujet… En effet, étant le premier  chroniqué avec Dead Boys et bientôt l’objet de la première interview publiée ici, Joseph règne un peu en parrain sur ce blog. Alors c’est avec plaisir que je me replonge dans ses chansons pour essayer de mettre des mots sur ce qu’elles ont provoqué en moi…

    Un peu  réchauffé, me direz-vous peut-être, mais tellement nécessaire.

     

    Les Choses En Face (Atmosphériques – 2006)

                Dès la première écoute on ne se trompe pas, c’est français. Au-delà des paroles, bien sûr, c’est de la french touch dont je parle. De vraies chansons, bien tournées, avec de jolies mélodies. Mais avec un petit je-ne-sais-quoi qui donne envie de creuser… Et là surgit La Vie Est Une Putain, en duo avec Miossec. La jolie chanson française se fait alors un peu brutaliser par des cris de rage. On les imagine refaisant le monde et s’indignant de leur infortune autour d’un verre dans un pub rennais, dans lequel Arno serait venu trainer ses savates.

    Le reste de l’album coule doucement, tendrement, et enveloppe comme une couette moelleuse en plein hiver. On voyage tantôt vers chez Amélie Poulain, tantôt vers un cirque de passage ou une ruelle humide de Brooklyn. On se fait quelque peu réveiller tout de même par de sombres grincements de guitare et surtout une batterie captivante, histoire de ne pas oublier d’où il vient. Les Amants font vibrer les tripes, et La Brèche (qui sonne pourtant assez jazzy) vient confirmer définitivement que Joseph sait faire du rock. Mais l’album se terminant, je retiens finalement Paris s’Allume Sous Mes Pas, formidable bijou habillé de cordes étincelantes, oui, je suis une fille.

    Un premier album très prometteur, donc. Aucune chanson gratuite, imprécise ou facile. Mon seul bémol tout de même : un petit côté Vincent Delerm, parfois. Léger, hein, mais tellement pas assorti…

     

    Les Jours Sauvages  (Atmosphériques – 2008)

    Le rock s’affirme franchement sur ce deuxième opus, même si Joseph n’en oublie pas pour autant la ‘chanson française’. Mais la tendance s’inverse, et quand Entre Mes Mains rappelle le Crystal de New Order, Les Anonymes, 1000 fois ou encore L’Amnésie se rangeraient plutôt du côté d’un Sonic Youth assagit. L’ombre de Miossec plane encore par là, bien sûr, et la voix féminine de The Rodeo vient sublimer A Mi-Distance, jolie surprise qui nous emmène à New-York pour quelques minutes délicieusement mélancoliques. Comme un début de road-movie. Mais ce qu’il faudra retenir de cet album, c’est l’indéniable talent d’écriture de Joseph. Les mots sont poétiques ou percutants,  toujours précis mais surtout accordés à la musique, ne riez pas c’est assez rare pour être souligné. Sa plume s’aiguise, il sait assurément comment illustrer ces histoires plus ou moins douloureuses enfouies en nous, celles qui ressurgissent à la fin d'une journée maussade, entre chiens et loups.

     

    Rouge Fer  (Atmosphériques – 2011)

                Ahhh ! Rouge Fer. Je ne sais pas si je vais arriver à mettre beaucoup de mots sur cet album…

    Impossible déjà d’en séparer les titres : ce disque est une entité absolue. Les chansons s’imbriquent, se mélangent, se lient pour nous fabriquer un remarquable et touchant coin de paradis. Avec une majestueuse porte d’entrée (Ma Peau Va Te Plaire, rare chanson capable de rivaliser avec La Nuit Je Mens de Bashung), et une envoûtante porte de sortie (Les âmes Solitaires) qui nous laisse dans un état second, toxicomanes errants en quête de la prochaine dose. En préparation dans son ‘bunker’, si je ne m’abuse.

    Impossible ensuite d’y trouver des références. Joseph se révèle ici totalement indépendant, unique et passionnant. Chaque chanson compte. Le road-movie grandit, se précise, s’immisce et pénètre. Il emménage ici, sans vergogne, et ne partira sans doute jamais.

    Moi, c’est celui là qui m’a laissé des cicatrices…

     

     Au prochain, quand la tempête recommencera, en mille éclats mon cœur volera.

     

     

    Son actualité : https://www.facebook.com/josephdanversofficiel?ref=ts&fref=ts

    Sa musique : http://www.deezer.com/fr/artist/10930

    Ses mots : http://www.pocket.fr/site/la_nuit_ne_viendra_jamais_&100&9782266227865.html

     

                

     

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique