• Elle

    Elle. Fringante demoiselle. Explosive personne. La boule de vie qui te prend un jour et ne te lâche plus, en tout cas tu l’espère car la chute serait plutôt mortelle. Sa main qui te serre les tripes. Les tordent en deux tellement elle est crispée de vie et d’énergie. Ses yeux qui s’agrippent à ton sourire, le surveillent de près, de loin, de tout tout le temps. Tu en as mal aux zygomatiques tant tu ne le l’abandonne plus. De peur qu’elle l’oublie. De peur qu’elle t’oublie.

    Et puis il y a ses larmes. Ses larmes qui t’inondent, toi, parce que c’est devenu ta siamoise. Tu brûle avec elle. Tu sauterais avec elle s’il le fallait. Ses larmes tu les prends, toutes, pour ne plus qu’elle en ait. Même si au fond de toi tu sais qu’elles sont intarissables. Elle est entière, entièrement, elle vomit de l’amour à force d’en produire. A force de laisser battre son cœur à tout rompre, comme si la vie allait s’arrêter maintenant. Cette vie si pleine, si lourde, qu’elle porte à bout de bras et qui l’épuise régulièrement. Ce besoin de bouffer les papillons, tout crus, pour les sentir palpiter au creux de son ventre de femme-enfant. Endormir la petite fille qui veille au fond d’elle. Qui a peur du noir, des méchants, et qui a peur de rester seule. Tellement peur.

    Plantée sur ses deux jambes, les pieds ancrés dans ses 12 cm toutes neuves, elle espère éviter les embûches. Sa vie est bien mieux que ça. Sa vie c’est une danse perpétuelle, parce que la vie est un cadeau à dévorer sans retenue. Sans regret, sans souci, sans barrière. LA VIE. Et son lot de casseroles. Celles qui l’aident à avancer, celles qui lui font honte, celles qui l’empêchent d’être ce qu’elle est, celles dont elle est plutôt fière. Une batterie de cuisine à mi-chemin entre le resto gastro et la cafèt de bas étage. Mais c’est elle, ça.

    Elle le digère en avançant, tremblante, sur ses talons de fashion victim à peine assumée. Trop bourrine pour ça. Tremble, sister. Pleure, ries, hurle, bats toi. Claque les, emmerde les, aime les, baise les. Vis. Mais ne t’oublie pas. Jamais. Parce que moi je serai là pour te rappeler à ton bon souvenir.

    « Dumtown, W.A, 13 février 2004 - Le Silence (22)"Donner" »

  • Commentaires

    1
    Mercredi 15 Janvier 2014 à 09:10

    Si juste portrait, si vivant, comme elle... keur sur vous les sisters 

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    2
    Mercredi 15 Janvier 2014 à 09:19

    Besoin de le dire. De l'écrire. La viertuelle pas si virtuelle que ça... :) Merci

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